TOUT EST DIT

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mardi 1 mars 2011

Islam : le débat passionnel

Brice Hortefeux a participé mercredi à Rome à une réunion de ministres de l’Intérieur sur le risque d’une nouvelle immigration en provenance des pays du Maghreb. Y a-t-il un lien entre ce qui se passe en ce moment en Tunisie ou en Libye et le débat annoncé en France sur la place de l’islam ?

Il y a un lien évident car on sait que le débat sur l’islam, et donc sur l’immigration est déjà passionnel. Et ce n’est pas la crainte de voir arriver en Europe des dizaines de milliers de ressortissants de pays du Maghreb qui va contribuer à apaiser et à faciliter ce débat.

Soulignons que cette crainte ne relève pas du fantasme. Elle repose sur des faits réels. D’abord ces images de Tunisiens arrivant en masse sur l’île italienne de Lampédusa, à 167 km de leurs côtes. Et puis selon les autorités romaines c’est entre 200 et 300.000 libyens qui pourraient franchir la Méditerranée. Et, espace de Schengen oblige, ils ne resteraient pas tous dans la péninsule.

C’est pour ça que les ministres de l’Intérieur des six pays de l’Union baignés par la Méditerranée se sont retrouvés à Rome hier avant, ce matin, une réunion à Bruxelles des 27 ministres de l’Intérieur de l’Union européenne. C’est vrai que depuis la présidence française de l’Union, les politiques d’immigration sont en principe mieux coordonnées. Mais pour l’instant, on est encore dans la déclaration d’intention, chacun s’adressant avant tout à sa propre opinion nationale.

Ainsi, Brice Hortefeux avait un message simple à faire passer : l’Europe a plus que jamais le devoir de protéger ses frontières et de combattre l’immigration clandestine.

Et s’agissant principalement de la Tunisie voici ce qu’il dit : « lorsqu’un pays se démocratise, lorsque les libertés progressent, il ne peut y avoir de mouvement massif de demande d’asile. L’asile c’est quand on est persécuté, pas lorsqu’on est citoyen libre d’une démocratie naissance ».

Pour revenir au débat annoncé en France sur l’islam, en quoi la situation internationale le complique-t-elle ?

Parce qu’un tel débat ne peut prospérer utilement et aboutir à des propositions ou des solutions concrètes que dans un contexte apaisé, pas dans un contexte de peur. Or les turbulences au Maghreb font inévitablement monter la crainte d’un nouvel afflux d’immigration incontrôlée et d’une population principalement musulmane.

Politiquement, la question est déjà piégée. Et ressemble à celle de la poule et de l’œuf. Si on l’occulte, on laisse le Front national seul à traiter une question qui, qu’on le veuille ou non inquiète les Français. Si on s’en empare, certains disent que cela fait le jeu du Front national. Et c’est comme ça depuis trois décennies.

Mais pendant que l’on se pose la question faut-il parler de l’immigration et de l’islam, les événements, sans attendre que l’on trouve la réponse, se chargent de la mettre eux-mêmes sur la table. Donc on n’y échappera pas. Le tout est de le faire de manière précise, rigoureuse, sans tabous mais sans dogmatisme, sans fantasmes mais sans angélisme. C’est peut être cela qui sera le plus difficile.

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