TOUT EST DIT

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dimanche 13 mars 2011

De Fukushima à Fessenheim

Le tremblement de terre au Japon provoque des catastrophes en série. Après avoir fait déferler un tsunami qui a tué beaucoup plus de monde que le séisme lui-même, il a mené, 24 heures après les secousses, à une explosion dans une centrale nucléaire. Le gouvernement nippon minimise les dommages – de Tokyo à Paris en passant par Moscou et Washington, la langue de bois est l’espéranto des dirigeants —, mais les informations distillées au compte-gouttes font craindre un accident grave, voire majeur.

Les Japonais, pourtant victimes des bombes atomiques d’Hiroshima et Nagasaki, semblent moins « pointus » dans la lutte contre les accidents nucléaires que dans la prévention des tremblements de terre. L’armée américaine a dû livrer du liquide de refroidissement à Fukushima, ce qui est étonnant. Et il a fallu attendre plusieurs heures pour que soit entreprise l’évacuation des riverains, d’abord à trois kilomètres à la ronde, puis, le lendemain seulement, à dix kilomètres autour de la centrale. Tout ceci sent l’improvisation, au contraire des plans « séismes » qui sont parfaitement rodés dans l’archipel.

On nous dira qu’en France, les plans de sécurité autour des centrales nucléaires sont au point. C’est peut-être vrai, mais l’accident japonais n’en relance pas moins la polémique. Le tribunal administratif de Strasbourg a débouté mercredi dernier les élus qui demandaient la fermeture de Fessenheim pour cause de vétusté et de dangerosité. Aurait-il prononcé le même jugement après l’accident de Fukushima ? Autre question : Fessenheim aurait-elle résisté à un séisme de force 8,9 ?

Les Japonais ont démontré que les moyens techniques existent pour faire tenir debout, dans des secousses inimaginables, des gratte-ciel de trente étages. Encore faut-il mettre ces solutions techniques en œuvre. Ce n’est pas le cas pour les constructions nipponnes d’avant 1995 et, a fortiori pour les bâtiments français. Or, Fessenheim a été mise en service en 1977. Quoi qu’en dise EDF, elle est loin d’être aux normes antisismiques actuelles.

Nombre d’arguments, à commencer par la lutte contre les gaz à effet de serre, plaident pour le nucléaire. Mais pas n’importe quel nucléaire et pas à prix bradé : Fukushima impose le réexamen de l’emplacement des centrales et de leur protection contre les séismes. D’urgence.

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