Si l'élection est locale, Marine Le Pen compte faire des cantonales une étape en vue de l'élection présidentielle de 2012. D'où son discours très politisé et ancré sur des thèmes nationaux. Renvoyant l'UMP et le PS au même «projet éculé», «qui consiste toujours à accélérer dans la même direction ultralibérale, anti-nationale et mondialiste», elle a insisté sur la «capacité» de son mouvement à incarner une «alternative crédible», répétant ce qualificatif plusieurs fois.
L'éthique au centre du discours frontiste
Alors que l'immigration avait été peu évoquée lors de son discours d'investiture à la tête du FN, le 16 janvier à Tours, Marine Le Pen y a cette fois consacré un long chapitre. «Qui peut croire que les politiques appliquées dans les départements peuvent être différentes du programme commun de l'«UMPS», et notamment cette injustice qui devient insupportable, indécente et qui consiste à accorder plus à celui qui arrive, y compris clandestinement, qu'aux nôtres ?», a-t-elle demandé. «L'exigence de justice sociale imposera la sanctuarisation des aides sociales distribuées par le département à destination des plus faibles», et «ces aides, comme toutes les aides sociales, doivent être réservées aux Français», a-t-elle lancé.Et de conclure son discours sur le thème de l'éthique dans la sphère politique. Marine Le Pen trouve «impardonnable» de la part de Nicolas Sarkozy d'avoir «instrumentalisé avec cynisme» le slogan de la «république irréprochable» en 2007, puis de s'être «une fois élu, essuyé sur les principes élémentaires de la morale publique». Et d'énumérer les «affaires» qui ont touché le gouvernement : le dossier de l'Epad, les «cigares de Christian Blanc», le «permis de construire d'Alain Joyandet, les logements de Fadela Amara et de Christian Estrosi», puis «l'affaire Woerth-Sarkozy-Bettencourt, l'affaire Karachi, et aujourd'hui, les voyages de Mme Alliot-Marie».
«Il faut de nouvelles règles», a affirmé Marine Le Pen, en appelant à accompagner d'«enquêtes minutieuses» les «passés professionnels» avant «chaque nomination pour tout haut responsable politique ou administratif», afin de lutter contre les conflits d'intérêts. Elle a également proposé le contrôle et la publication des «notes de frais» de tous les élus, ainsi que la suppression des logements de fonction.
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