TOUT EST DIT

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dimanche 6 février 2011

Le blues des Français s’accentue, et ils ne sont pas tendres avec leurs élus

Les Français se livrent en ce début d’année à un véritable jeu de massacre. D’humeur exécrable, ils n’épargnent ni les politiques, ni ceux qui sont tenus pour responsables de leurs difficultés quotidiennes.

On ignore si les handballeurs français réussiront, grâce à leur titre de champions du monde, à faire remonter le moral de leurs compatriotes. Ceux-ci ont, en revanche, conquis le titre mondial du pessimisme. La France en « blues blanc rouge » devance 62 autres pays, alors que la Chine est euphorique.
Les sondages de l’an passé laissaient prévoir une telle dégringolade. Le quotidien La Croix se demandait d’ailleurs, dès le 4 janvier dernier, « pourquoi le moral des Français a-t-il flanché en décembre ? » , selon une enquête de l’Insee. Le quotidien avançait trois explications : le chômage, les difficultés de l’économie européenne et la hausse des prix du carburant à la pompe. L’envolée des cours du pétrole causée par les événements égyptiens, ainsi que la hausse des prix alimentaires, ne risquent pas de repeindre leur moral de couleurs plus vives.
À ceux qui seraient surpris par ce ras-le-bol national, les Français pourront dire que tout cela était prévisible. Au mois d’avril dernier, selon un sondage publié dans La Tribune, 69 % d’entre eux estimaient que la reprise économique, dont leurs dirigeants parlaient avec ferveur, ne serait pas au rendez-vous.
Les champions du pessimisme n’hésitent pas à pointer du doigt les responsables de leurs maux. Une enquête, dévoilée en début de semaine par le Cevipof, permet de mesurer l’ampleur du désastre: le baromètre du Centre de recherches politiques de Sciences Po donne un avis de tempête, à quelques semaines des cantonales et à un peu plus d’un an de l’élection présidentielle.
34 % des personnes interrogées dans le cadre de cette enquête font part de leur lassitude, soit une hausse de 8 % par rapport à l’année précédente.
Comme ils avaient le droit de donner plusieurs réponses à la question sur leur état d’esprit, les Français sont aussi 28 % à faire part de leur méfiance et de leur morosité. Des chiffres également en hausse. On trouve quand même 13 % d’enthousiastes...
Malgré ce moral en baisse, les Français sont 84 % à se considérer comme « très ou assez heureux »...
L’enquête du Cevipof montre aussi que les politiques « payent cash » la baisse de moral de leurs compatriotes. Seuls, les maires obtiennent la moyenne: 52 % des sondés ont plutôt confiance en eux. Mais la chute est terrible : -13 % en un an. Les conseillers généraux, avec 43 % de confiance, ont tout intérêt à se poser des questions, à quelques encablures des cantonales.
Députés et Premier ministre sont à 38 % d’opinions positives, alors que le chef de l’État continue sa descente aux enfers, avec seulement 29 % de Français qui lui accordent leur confiance.
De manière plus globale, les Français sont 83 % à penser que les élus dans leur ensemble ne se préoccupent pas, ou fort peu, de ce qu’ils pensent.
Le coup de grâce est asséné avec un chiffre inquiétant, en cette période où les partis se préparent à solliciter les suffrages de leurs compatriotes : 57 % des Français pensent que la démocratie ne fonctionne pas très bien, ou pas bien du tout, dans leur pays.

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