TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 8 janvier 2011

Royal se pose en héritière de François Mitterrand

Les socialistes se sont retrouvés à Jarnac pour commémorer le quinzième anniversaire de la disparition de l'ancien chef d'Etat. A moins de 500 jours de la présidentielle de 2012, les candidats se disputent son héritage.

Tentative de main basse sur l'héritage de François Mitterrand. A Jarnac, où les socialistes se sont retrouvés ce samedi pour , Ségolène Royal s'est posée en héritière directe du mitterrandisme. Pas sur place au milieu des socialistes, mais dans un entretien au journal Le Monde publié le jour même. «Depuis longtemps, au fond de moi, j'ai envie de succéder à François Mitterrand», assure-t-elle. A Jarnac, l'ex-candidate à la présidentielle ne s'avance pas autant. Dans les allées du cimetière Grand'Maisons , où est enterré François Mitterrand, Ségolène Royal redit ce qu'elle a retenu du seul socialiste à avoir remporté l'élection présidentielle sous la cinquième République. Se revendiquer de lui, «ça veut dire s'engager totalement pour l'amour de la France, l'amour des Français, avoir l'amour de notre histoire commune et continuer à l'écrire».
Après un moment de recueillement et un dépôt de gerbes devant la tombe de François Mitterrand, les socialistes prennent le chemin de sa maison natale. Martine Aubry ouvre la voie en compagnie de Pierre Bergé et de Bertrand Delanoë. L'occasion pour la première secrétaire du PS de dire ce qu'elle retient de François Mitterrand : «Ce qui m'inspire c'est le volontarisme, le courage, l'amour de la France et la dignité dans laquelle il a toujours porté sa fonction». S'inscrit-elle aussi dans le droit fil de François Mitterrand ? «Je me sens héritière de tous les socialistes», assure Martine Aubry avant de glisser: «la politique ce n'est pas de parler de soi, c'est d'abord de parler aux Français».

Pour Védrine, «la gauche n'est plus la même»

Dans le cortège qui mène les socialistes à la maison de leur mentor, arrive ensuite Arnaud Montebourg, candidat déclaré aux primaires. Un peu plus loin, Mazarine Pingeot s'attarde avec Ségolène Royal. Pour la fille de François Mitterrand, «la gauche devrait encore s'en inspirer. Etre mitterrandiste en 2011, ce n'est pas suranné, confie-t-elle au Parisien. François Mitterrand a donné du souffle à la construction européenne et donc à la paix. Sans compter les acquis sociaux, les évolutions de la société comme les radios libre, l'abolition de la peine de mort…» Autant d'acquis rappelés un peu plus tard lors des discours précédent le déjeuner commémoratif.
En tant que présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal a pris la parole en premier. Multipliant les références et citations de François Mitterrand, elle a notamment rappelé ses dernières recommandations formulées lors de son dernier conseil des ministres. «Vous vous battrez le dos au mur», avait-il lancé à ses ministres pour leur demander de continuer à défendre la retraite à 60 ans. Martine Aubry a ensuite pris la parole pour souligner ce qui avait permis à François Mitterrand de remporter l'élection présidentielle. «Le mérite de François Mitterrand a été de gagner en 1981 en unifiant tous les courants de pensée de la gauche», a-t-elle rappelé. C'est loin d'être le cas aujourd'hui.
Venus à Jarnac chercher l'inspiration avant de se lancer dans la conquête de l'Elysée, les socialistes ne seront pas forcément repartis plus instruits. A part peut-être par Hubert Védrine, président de l'institut François Mitterrand et ancien proche du chef de l'Etat, qui leur a lancé à tous une mise en garde. «Je ne pense pas que qui que ce soit puisse se l'approprier. La France n'est plus la même, la gauche n'est plus la même, les comportements électoraux ne sont plus les mêmes… Nous allons devoir inventer». Il reste aux socialistes à trouver un projet, et un candidat.

0 commentaires: