mardi 14 décembre 2010
TNT, acte II
En moins de cinq ans, la TNT s'est installée dans notre quotidien. Le passage d'un paysage audiovisuel composé d'une poignée de diffuseurs historiques à une offre d'une vingtaine de chaînes a profondément modifié l'écosystème télévisuel hexagonal. Les nouvelles chaînes captent désormais en cumulé plus de 20 % d'une audience de plus en plus fragmentée. Et elles seront sans doute bientôt collectivement aussi forte qu'un TF1 dont l'audience est passée en dix ans de 35 % à 25 %.
Si la TNT gratuite est un succès, la TNT payante, elle, reste par contre un échec. La petite dizaine de chaînes vendues soit en bouquet, soit à l'unité, n'a séduit que quelques centaines de milliers de personnes. La TNT gratuite a fragilisé TF1 ; sa version payante n'a pour l'instant guère causé de tort à Canal+, CanalSat ou les câblo-opérateurs commercialisant de la télévision à péage.
Au nom de la préservation des acteurs en place, certains semblent souhaiter l'échec d'une TNT payante présentée comme n'ayant que peu de chances de remporter un succès commercial. Au-delà de l'argument économique, les adversaires de la TNT payante soulignent que de plus en plus de Français reçoivent déjà leurs programmes par des boîtiers ADSL. Et demain, les progrès de la diffusion de contenus par Internet et le boom anticipé des téléviseurs connectés contribueront encore à enrichir l'offre de contenus, gratuits comme payants. A quoi bon, dans ces conditions, pousser une TNT payante ?
Cette vision quelque peu parisiano-centriste omet cependant plusieurs détails. Plus de 50 % des foyers devraient continuer pendant de nombreuses années à capter la télévision via un mode de réception hertzien TNT. Le public potentiel est donc là et la TNT payante peut proposer des offres très simples techniquement et peu chères. Pour 10 à 15 euros par mois, une offre relativement low cost de télé à péage devrait pouvoir se développer. Cela aurait une autre vertu : face aux GoogleTV ou AppleTV, qui rêvent de facturer directement les téléspectateurs tricolores depuis la Californie, l'émergence d'une TNT payante viable pourrait dynamiser l'offre de contenus et les acteurs hexagonaux.
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