TOUT EST DIT

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mardi 21 décembre 2010

Scandales de santé publique

Sang contaminé, hormone de croissance, amiante, Distilbène, Mediator… Les scandales — le mot n’est pas trop fort — se succèdent trop régulièrement pour ne pas éveiller des doutes concernant la fiabilité du système français de santé publique. Le Distilbène, présenté comme la pilule miracle contre les fausses couches, s’est révélé toxique pour les femmes enceintes et pour leurs filles. Il a été interdit aux États-Unis en 1971, et seulement six ans plus tard en France. La manipulation de l’amiante, fibre cancérigène, a été réglementée dès les années 1930 en Grande-Bretagne, et progressivement interdite chez nos voisins européens à partir de 1978. En France, il a fallu attendre 1997 pour que l’amiante soit enfin banni… ce qui n’a pas empêché des dérogations, et la poursuite des importations jusqu’en 2002.

Le Mediator a été interdit en 2003 par l’Espagne et en 2004 par l’Italie. Mais il n’a été retiré de la vente en France qu’en novembre 2009, juste après l’autorisation de produire… son médicament générique. Le moins que l’on puisse dire est que les autorités sanitaires de notre pays manquent de réactivité ! Les premiers signaux d’alarme dataient pourtant de plus de dix ans. Est-ce parce que le Mediator était produit par un laboratoire français qu’il a bénéficié pendant si longtemps d’un régime de faveur ?

À gauche et à droite, les politiques ouvrent le parapluie. Le PS affirme que Martine Aubry et Bernard Kouchner, qui avaient la haute main sur la santé en 1998, n’ont pas entendu parler de la première alerte, lancée à l’époque par trois médecins de la Sécurité sociale. C’est curieux ! Quant à Xavier Bertrand, il était ministre de la Santé en 2006, quand un rapport remis à la Haute autorité de la santé tirait, une fois de plus, la sonnette d’alarme. Mais il a fallu attendre samedi dernier pour que le même, revenu au gouvernement en novembre, convoque une réunion de crise. De deux choses l’une : ou bien les ministres successifs ne savaient rien des dangers du Mediator, malgré les alertes. On se demande alors à quoi ils peuvent servir. Ou bien ils n’ont pas été à la hauteur de leurs fonctions. Georgina Dufoix, aux Affaires sociales sous François Mitterrand, s’était dite « responsable mais pas coupable » dans l’affaire du sang contaminé. Aujourd’hui, personne ne se sent responsable d’un atermoiement pourtant coupable…

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