TOUT EST DIT

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jeudi 23 décembre 2010

Crise de l'euro : prévenir ou punir ?

Pour faire face à la crise de l'euro, les gouvernements de la zone ont donc fini par se mettre d'accord sur une esquisse de compromis. Mais les discussions qui ont abouti à la création d'un mécanisme permanent de secours révèlent de profondes divergences, qui promettent quelques problèmes de mise en oeuvre. Le différend porte sur les objectifs, ou plutôt sur le dosage entre deux objectifs : s'agit-il prioritairement de défendre l'euro - son statut international, son efficacité comme gardien des disciplines budgétaires et rempart contre l'inflation -ou d'empêcher les Etats trop endettés de faire faillite ? En gros, faut-il punir ou prévenir ? La question oppose l'Allemagne, qui prône la sévérité, aux autres pays membres qui, à des degrés divers, privilégient la solidarité.

Cette différence d'objectifs se traduit dans le choix des moyens. Et d'abord celui du timing : quand une difficulté se déclare, à quel moment le mécanisme de sauvetage doit-il jouer ? Réponse de l'Allemagne : le plus tard possible (Angela Merkel aurait même voulu préciser « en dernier ressort »), de sorte que le pays endetté subisse, par des taux d'intérêt élevés, les conséquences de son laxisme, et sente passer, pour ainsi dire, le vent du boulet - alors que pour la plupart des autres pays membres, l'intervention doit être précoce pour prévenir l'emballement de défiance des marchés. Autre question : faut-il impliquer les créanciers privés dans les mécanismes de sauvetage, par une restructuration de la dette des Etats insolvables ? L'Allemagne l'a exigé, et même si cette implication doit être décidée au cas par cas, les banques prêteuses intégreront à coup sûr une prime de risque supplémentaire dans les taux consentis aux pays les plus fragiles. Sévérité ou solidarité ? Chaque position, poussée à l'extrême, a ses inconvénients : trop d'indulgence encourage le laxisme, trop de sévérité conduit à côtoyer dangereusement une aggravation irréversible de la crise. La politique européenne naviguera encore longtemps entre ces deux écueils.

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