dimanche 5 décembre 2010
Coûteuse information
Un spectre hante les médias, Internet.
La publication par WikiLeaks des mémos de la diplomatie américaine, sans doute volés, est une nouvelle étape dans la double tyrannie de la "transparence" et de l’immédiateté. Le blocage éventuel des sites est une réponse stupide mais plusieurs de nos chroniqueurs expriment des opinions divergentes. Une chose est sûre: à l’avenir, moins de secrets se mettront par écrit! Une révolution industrielle hyperviolente conduit les médias à repenser leur métier. Ils connaissent des mouvements de personnes, ce qui est toujours significatif, et des changements stratégiques qui bousculent des positions construites de longue date.
La publicité se transfère, les ventes s’effritent sous l’effet d’une pseudo "gratuité". Les groupes de médias se trouvent pris dans un ciseau dramatique: ils doivent réduire leurs coûts pour survivre mais la baisse de leur offre rend leurs contenus moins attractifs. On oublie que l’information a un coût mais aussi un prix. Or le coeur des médias, c’est l’information, coûteuse à produire, c’est pour cela que de nombreux sites pillent l’information des autres pour assurer de l’audience. Il ne s’agit pas de corporatisme. Mais quand l’information surabonde, les journalistes ont pour métier d’enquêter, de sélectionner, de hiérarchiser et de mettre en forme. Les journalistes doivent regagner sans cesse le respect de leurs publics par leur capacité à critiquer - avec compétence - tous les pouvoirs. Sans souci d’être populaires. Sans être dupes des courtisans.
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