TOUT EST DIT

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dimanche 5 décembre 2010

Obstruction


Les Ivoiriens retiennent leur souffle. Beaucoup redoutent des violences alors que les résultats du second tour de l’élection présidentielle, qui s’est déroulé dimanche dernier, tardent à être reconnus par un camp, celui du président sortant Laurent Gbagbo : celui-ci refusait encore jeudi 2 décembre au soir d’admettre les scores dans au moins trois régions du Nord. L’ONU a pourtant affirmé que le scrutin s’était déroulé « globalement dans un climat démocratique ». Pour elle, les irrégularités et « incidents parfois violents » qui ont été relevés ne sont pas de nature à changer le résultat final.


Alors que l’incertitude restait grande jeudi sur l’évolution de la situation, les questions semblent bien être : si le vote des électeurs a tourné en défaveur de Laurent Gbagbo, saura-t-il le reconnaître ? Ses proches accepteront-ils de se priver de l’accès privilégié au pouvoir dont ils ont profité depuis dix ans ? Oseront-ils déclencher la violence pour intimider leurs adversaires et les dissuader de revendiquer la victoire ? Décideront-ils de maintenir leur pays en déséquilibre, avec un Sud profitant de la manne du cacao et du pétrole et un Nord plus défavorisé ? « Ce à quoi la Côte d’Ivoire aspire, affirmait dès le 23 novembre l’archevêque d’Abidjan, Mgr Jean-Pierre Kutwa, c’est d’avoir un président au-dessus des clans, des tribus, de la religion, capable de conduire le pays et ceux qui y habitent vers un épanouissement total. » « Nous lançons à tous un appel à favoriser le vivre-ensemble dans le respect de nos différences, si enrichissantes », ajoutait-il.


L’ONU, qui s’est fortement engagée dans la stabilisation de la Côte d’Ivoire , depuis huit ans, et dans l’organisation du scrutin, doit à présent aider à une sortie de crise pacifique. Si le blocage persiste, elle devra à la fois défendre le respect du verdict des urnes et s’assurer que la paix civile est préservée. Une tâche difficile, où il s’agit notamment de tranquilliser les électeurs ayant voté pour le perdant, quel qu’il soit. Le gagnant putatif doit, de son côté, montrer qu’il a la stature d’un homme d’État, susceptible d’incarner l’unité nationale. Les Ivoiriens qui ont cru en cette élection ne doivent, en tout cas, pas se décourager. Le bon déroulement de la campagne électorale a souligné leur adhésion à un processus pacifique. C’est sur cette voie qu’il leur faut continuer.

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