dimanche 5 décembre 2010
Conscience collective
Pas facile de sensibiliser aux dangers du réchauffement climatique quand la France grelotte dans ses paysages blancs et ses routes verglacées en attendant le Père Noël. On nous dit pourtant que 2010 sera la plus chaude des années, que la couche d'ozone se troue toujours plus, que les forêts disparaissent, que l'effet de serre galope et que les climato sont toujours sceptiques. Traumatisés par le fiasco de Copenhague, les maîtres du monde ne sont pas à Cancun. Le sauvetage des banques d'abord, pour celui de la planète on verra plus tard. Chacun a d'autres priorités. La crise en Occident, le progrès social dans les pays émergents, la pauvreté pour l'Afrique et tous les exclus du progrès. Comme si l'impasse écologique n'était pas le résultat de nos abus de consommation dévoreurs de justice sociale et prédateurs des sources d'énergie.
Quelques bouts de compromis et deux ou trois louables intentions pour se donner bonne conscience ne réussiront pas à masquer le manque d'ambitions de la diplomatie verte. Il en va toujours ainsi en temps de crise, les visions à long terme sur l'avenir de la terre et son dangereux réchauffement ne pèsent jamais bien lourd face à l'obsession économique et monétaire et aux difficultés du moment. Regardez comment, dans un grand numéro d'hypocrisie, le Grenelle a été détricoté et l'énergie enlevée du ministère de l'écologie.
L'échec des sommets n'est pas l'échec des combats climatiques mais celui des politiques de développement. Comment peut-on penser que les pays émergents vont s'appliquer des règles qui freineront leur croissance ? La pollution de la planète interpelle bien plus le progrès et les conditions de vie des peuples défavorisés que quelques grands indicateurs de fonte de la banquise pour émissions de télé de grande écoute.
Ce dont le processus onusien a le plus besoin, c'est d'une prise de conscience collective de l'intérêt des politiques environnementales. Et nos gouvernants d'une véritable vision de l'aménagement et de la structuration de nos territoires. Ce n'est qu'en faisant le lien entre leur environnement immédiat et l'intérêt de la planète que les populations comprendront l'universalité des enjeux.
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