vendredi 29 octobre 2010
Quand retombe la nuit
De nombreux enseignants sont découragés. Ils ne peuvent plus aborder dans leurs cours certains sujets inscrits au programme. Certains élèves s'y opposent avec une violence qui confine parfois à l'émeute. Sont principalement concernés certains chapitres de l'histoire et des sciences de la nature, et plus particulièrement trois sujets : la colonisation (qu'on peut comprendre sensible à des descendants d'ex-colonisés) ; la Shoah (que ne contestent ordinairement que les antisémites forcenés) ; enfin et surtout, les origines de l'homme, dont les avancées scientifiques ne révoltent que les exaltés des Ecritures saintes.
On aura compris que ces malheureux exclus de la République du savoir sont issus de l'immigration. Ils n'y sont heureusement qu'une minorité, mais ils font la loi dans certains établissements, ce qui trahit une évolution préoccupante : remontée de l'obscurantisme, refus borné de la connaissance, imperméabilité à l'esprit d'examen, incapacité assumée au dialogue. En somme, le retour à la nuit dans ce monde plutôt éclairé. Parmi les causes socio-économiques du phénomène, on cite volontiers l'illettrisme ou la superstition des parents, la déréliction due à leur chômage, l'activisme rustique des imams autoproclamés… Certains font aussi le parallèle avec les créationnistes américains, qui nient également l'évolution des espèces.
Les plus obtus des créationnistes se réclament bruyamment de la « vraie Amérique », alors que nos récalcitrants rejettent ouvertement la France et ses valeurs (ô Condorcet !). Quant à l'islam, plusieurs siècles de manipulations l'ont mutilé de sa composante « Ijtihad » (interprétation à la lumière de l'évolution), ô Averroès ! En ayant fait de ces enfants ni des vrais Français ni des vrais musulmans, les agitateurs de caves ont, au total, accompli leur mission, qui est de stériliser la jeunesse.
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