TOUT EST DIT

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vendredi 29 octobre 2010

Affligeant !

Ce n'est pas à l'aune des masses battant le pavé qu'il faut juger la portée des manifestations. Mais à leur répétition. Elle témoigne d'un climat social complètement pourri. Et que la réforme des retraites ait été adoptée, ou que le gouvernement soit provisoirement sorti gagnant de ce bras de fer, n'y change rien. La situation reste affligeante.
D'abord, parce que dans une démocratie moderne tout doit être entrepris pour éviter de telles extrémités qui coûtent des centaines de millions à l'économie nationale et ponctionnent en millions de jours de travail envolés le pouvoir d'achat des grévistes. Ensuite, il n'y a rien de plus dangereux que de faire perdre la face aux centrales syndicales en exacerbant un sentiment d'injustice qui a gonflé tout au long de cet automne social. Autant dire que les miasmes ne sont pas dissipés. Ils vont empoisonner toute l'année prochaine.
Certes, d'aucuns ne veulent voir que les retombées politiques escomptées ou espérées puisque 2011 sera la dernière « vraie » année du quinquennat avant la présidentielle et les législatives de 2012. En soupesant le crédit d'une majorité aux abois menée par un président explosant les records d'impopularité. En spéculant sur les chances d'une opposition de gauche, bien que, dans l'épreuve que traverse le pays, elle se fasse surtout entendre par le sempiternel refrain du « demain, on rase gratis ».
Mais est-ce vraiment la situation politique qui compte ? Il y a bien plus important, plus grave : la France déjà à la traîne, dirigée à coups de « com » pour aller de faux-fuyants en faux-semblants, accrochée à l'Allemagne comme à une corde de salut, risque de s'enfoncer encore un peu plus. La France qui demeure, paraît-il, la cinquième ou sixième puissance économique de la planète, qui se targue d'être une puissance nucléaire, voit sa petite place au soleil contestée par à peu près tout le monde. Même par les mandarins de la Commission de Bruxelles : ils tancent Paris comme s'il s'agissait du dernier cancre de la classe. Impensable, il y a quatre ans encore...
Reste à espérer un sursaut car les potentialités humaines et économiques ne manquent pas. Ce sursaut n'interviendra que le jour où il y aura un vrai dialogue social, sans bras de fer, sans matamores, sans « baroud d'honneur », sans manifestations à répétition, sans mépris, sans les « je ne céderai pas »... C'est-à-dire le jour où le dialogue social à la française daignera enfin s'exprimer ailleurs que dans la cour de récréation d'une école maternelle.
En 2011 ? Rêvons...


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