TOUT EST DIT

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mardi 7 septembre 2010

RETRAITES – Que veulent les syndicats ?

C’est une journée de grève massive qui s’annonce aujourd'hui, pour le lancement du débat parlementaire sur la réforme des retraites. Les syndicats, opposés à la réforme, font l'union sacrée face à un exécutif fragilisé. Ils estiment qu'une très forte mobilisation est "la seule chance de faire changer la réforme"
Manifestation contre la réforme des retraites (photo AFP)
En ce mardi 7 septembre, l'objectif des syndicats CFDT, CGT, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires et Unsa est clair : faire mieux que la dernière journée d’action nationale, qui avait rassemblé le 24 juin entre 800.000 et deux millions de personnes. Réunies en intersyndicale, les organisations sont vent debout contre le projet du gouvernement. Si Force ouvrière s'est abstenue de signer le communiqué commun, le jugeant trop timoré, la centrale appelle les salariés à participer à la journée d’action. La mobilisation pourrait être d'autant plus forte que tous les partis politiques de gauche, plusieurs dizaines d'associations et les principaux syndicats d'étudiants et de lycéens appellent à s'y joindre.

Des mesures phares non négociables ?

Le texte présenté au Parlement par un ministre - Eric Woerth- fragilisé, vise à juguler les déficits croissants des régimes de retraite pour parvenir à l'équilibre financier en 2018. Il comprend deux mesures principales : la remise en cause des 60 ans et le passage de la retraite à taux plein de 65 à 67 ans.
- "Passer de 60 à 62 ans, ça rapporte 28 milliards d’euros, voilà !", a résumé le président de la République. Un argument auquel est sensible la CFE-CGC, mais pas la CFDT : "la fin de la retraite à 60 ans est inacceptable car elle va aboutir à faire travailler ceux qui ont commencé tôt, souvent les plus modestes, plus longtemps que les cadres".
- Entre 2016 et 2023, l’âge où on peut obtenir un taux plein, quel que soit le nombre de trimestres cotisés, passera de 65 à 67 ans. Une mesure qui génère le tiers des économies attendues par la réforme, selon le gouvernement. Tollé chez les syndicats, pour qui cela revient à s’en prendre aux plus fragiles, et notamment aux femmes, loin d'avoir toutes leurs annuités.

Les syndicats estiment qu'en l'état, l'essentiel de l'effort de cette réforme pèse sur les salariés, sans résoudre le problème des déficits à long terme. Alors chaque syndicat propose sa recette pour trouver de nouvelles sources de financement pour les retraites: hausse de la CSG, taxation de la valeur ajoutée des entreprises, élargissement de l’assiette de ces cotisations à l’intéressement, à la participation, aux stock-options ou aux bonus… L'enjeu est "d'obtenir un autre contenu pour une autre réforme des retraites", pour la CFDT.

Quelques évolutions possibles

Pour le moment, le gouvernement semble inflexible sur le principal, mais il laisse la porte ouverte à des évolutions, notamment sur la "pénibilité" et le dispositif de départs anticipés pour ceux qui ont commencé à travailler avant 18 ans. De même pour les polypensionnés, ces 40 % d’actifs qui ont cotisé dans plusieurs caisses et dont la retraite est calculée au prorata du temps cotisé dans chaque régime, même si leurs 25 meilleures années se sont déroulées dans un seul d’entre eux. La CFDT fait de cette question une priorité.

Pour le leader de FO Jean-Claude Mailly, négocier seulement sur ces points revient à ne parler que "des décimales après les virgules". Estimant que rien n'est encore joué, et forts de l'approbation de 70% des Français*, les syndicats veulent frapper fort et se faire entendre, changer le rapport de force. Quelle que soit l’issue de cette journée d’action, ils ont d’ores et déjà convenu de se retrouver demain 8 septembre pour décider des suites de leur action. Le texte doit être ausculté par les députés pendant une semaine, le vote sera organisé mardi 14 ou mercredi 15 septembre.

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