TOUT EST DIT

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mardi 7 septembre 2010

Unité de façade au PS

« Il y a moyen de faire reculer le gouvernement », affirmait hier le porte-parole du PS, Benoît Hamon. Le mot d'ordre est simple : tous les socialistes doivent suivre l'exemple de Martine Aubry, qui défilera à Paris, et se joindre aux manifestations contre cette « politique du passage en force ».

Ségolène Royal en sera, chez elle. Pour la présidente de Poitou-Charentes, le gouvernement « devra tenir compte (de la mobilisation) et retirer cette mauvaise réforme ».

Mais cette unité est factice, l'opposition frontale à la réforme ne fait pas l'unanimité à gauche. « Je ne pense pas qu'il faille y avoir de dogme » sur la retraite à 60 ans, déclarait Dominique Strauss-Kahn en mai dernier, après Gérard Collomb.

« Se focaliser sur l'âge légal n'a aucun sens », écrit Manuel Valls dans son dernier livre, expliquant : « Si nous restons bloqués sur l'acquis des 60 ans, nous perdrons toute crédibilité ».

Martine Aubry elle-même a hésité, on s'en souvient. En janvier, elle envisageait de repousser l'âge légal « à 61 ou 62 ans ». Une déclaration aussitôt saluée par Gérard Collomb, mais aussi les Verts, tandis que la gauche du PS hurlait son désaccord avec Benoît Hamon. Pour des raisons de tactique interne, mais aussi de bonne entente avec les syndicats, la première secrétaire a ensuite fait volte-face, et fait inscrire le maintien de l'âge légal à 60 ans dans le programme du PS. Elle est ainsi entrée avec le PS dans le clivage binaire gauche-droite que souhaitait Nicolas Sarkozy. La suite dira si c'était le bon choix.

Francis Brochet

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