"On est largement plus nombreux qu'on ne l'était le 24 juin", a estimé Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, au sujet de la mobilisation sociale contre la réforme des retraites.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé 450.000 manifestants contre la réforme des retraites à la mi-journée, soit l'équivalent de la mobilisation du 24 juin. Pour leur part, les syndicats affirment avoir remporté leur pari de rassembler plus de protestataires qu'en juin dernier, soit plus 2 millions de personnes.
"On est largement plus nombreux qu'on ne l'était le 24 juin. C'était l'objectif et le gouvernement ne pourra pas faire comme s'il ne s'était rien passé aujourd'hui", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, au départ du défilé parisien. Pour François Chérèque, le leader de la CFDT, il s'agit "de la plus grosse mobilisation de ces dernières années". La manifestation parisienne s'est scindée en deux, en raison de la forte affluence (de 80.000 à 270.000 selon les sources), a expliqué la CGT.
A Marseille, 200.000 personnes ont manifesté selon les syndicats, contre 120.000 en juin, et à Lyon ils étaient 30.000 contre 25.000 il y a deux mois et demi. A Bordeaux, de 40.000 à 100.000 manifestants ont défilé selon les sources, contre une fourchette de 25.000 à 70.000 en juin. A Caen, la police en a décompté 24.500 (18.000 en juin).
Grève générale ?
Le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a affirmé n'exclure "aucun type d'action" pour faire plier le gouvernement sur la réforme des retraites, mais a refusé d'évoquer une grève générale. Bernard Thibault a également exprimé des réserves sur cette option. "Ce n'est pas quelque chose que l'on décrète je commence à avoir une longue expérience des mouvements de mobilisation, je sais par expérience qu'on ne décrete pas ce genre de choses, y compris dans de mouvements de très forte mobilisation", a-t-il dit.
Les députés examinent à partir de cet après-midi le projet de loi qui vise à juguler les déficits des régimes de retraites et à rétablir l'équilibre financier en 2018. La mesure la plus critiquée du projet - présentée comme non négociable par le gouvernement - consiste à reporter de 60 à 62 ans le départ de l'âge légal du départ à la retraite.
Le président de la Commission européenne n'a pas hésité mardi à intervenir dans le débat français sur les retraites. "Il faut avoir le courage de dire que si l'Europe veut gagner la bataille de la compétitivité face à certains pays émergents, il faut travailler plus, il faut travailler plus longtemps", a-t-il dit devant le Parlement européen.
Les taux de grévistes par secteur
La grève, démarrée lundi à 19 heures, est prévue pour durer jusqu'à mercredi 8 heures du matin.
La SNCF a annoncé ce matin 42,9% de cheminots grévistes (39,8%, le 24 juin à la même heure). L'entreprise a prévu deux TGV sur cinq en moyenne en circulation (un sur deux pour les liaisons entre Paris et le nord et l'est de la France, un sur cinq pour les liaisons province-province), un Corail sur quatre, un trafic normal sur les Eurostar Paris-Londres, huit trains sur dix pour le Thalys Paris-Bruxelles, un train TER sur deux, deux trains Transilien sur cinq.
A la RATP , vers 11h00, le trafic était normal sur les lignes du métro parisien 1, 6, 7, 11 et 14 et on comptait au moins un train sur deux sur les autres lignes. Le "trafic est un peu meilleur que prévu [dans le métro] et 80% du trafic est assuré en moyenne", a déclaré mardi matin une porte-parole de la RATP.
En revanche, le trafic est quasi nul sur la ligne B du RER, la plus touchée ; un train sur deux circule sur la ligne A, le trafic est normal sur les lignes 2 et 3 du tramway et la ligne 1 compte trois rames sur quatre. Il faut par ailleurs compter trois bus sur quatre sur toutes les lignes.
La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) dit avoir demandé aux compagnies aériennes de réduire leurs programmes de vols de 25% sur les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy. Air France prévoit d'assurer 100% des long-courriers, 90% des court et moyen-courriers à Paris-Roissy, et 50% à Paris-Orly. "Il y a quelques retards mais on est dans la conformité avec les prévisions qui avaient été faites", a déclaré ce matin un porte-parole de la DGAC.
Dans l'Education nationale, 30% des enseignants, selon le syndicat Snes-FSU (5,6% selon le ministère), étaient en grève dans les collèges et lycées dès lundi. Ce mardi matin, les enseignants sont 29,4% à faire grève, dont 33,6% en primaire et 25,8% dans le secondaire, selon le ministère de l'Education nationale, les syndicats de la FSU chiffrant les grévistes à 60% dans le primaire et à 55% dans le secondaire, soit davantage que le 24 juin, et même plus du double en collèges et lycées.
Dans la capitale, la ville de Paris pourra appliquer le service minimum d'accueil (SMA) "dans une centaine d'écoles" sur les 417 où au moins 25% de grèvistes sont prévus (seuil de déclenchement du SMA).
Selon le ministère du Travail, la grève est suivie par 24,7% des fonctionnaires d'Etat, contre 18,71% lors du 24 juin. Le taux de mobilisation est de 16,2% pour la fonction publique territoriale et de 17,76 % pour la fonction publique hospitalière, précise-t-il dans un communiqué.
A la Poste, 22,07% de postiers étaient en grève à 10 heures, contre 19,86% le 24 juin. "La Poste a mis tout en œuvre pour assurer l'accueil de ses clients et la continuité de service, que ce soit dans les domaines du courrier, du colis et de la Banque Postale", écrit-elle dans un communiqué.
A Pôle Emploi, 16,93% des agents étaient en grève à midi, selon la direction, et près de 25%, selon le principal syndicat, le Snu-FSU, soit plus que le 24 juin (12,26% et 22% respectivement).
A France Télécom, 30,84% des 100.000 salariés étaient en grève, contre 29,29% le 24 juin, a indiqué la direction, les syndicats parlant de chiffres "supérieurs" sans donner de précisions.
Les six raffineries Total en France étaient en débit minimum en raison de la grève, a indiqué la direction du groupe pétrolier à l'AFP.
Chez EDF, la direction a relevé 21,3% de grévistes à la mi-journée, contre 15,9% le 24 juin, mais ce chiffre est "susceptible d'augmenter dans l'après-midi", selon la CGT qui précise que la grève a fait perdre 8.000 megawatt à EDF du fait des baisses de charge causées par les grévistes.
En matière de justice, l'Union syndicale de la magistrature, majoritaire, appelle au renvoi de toutes les audiences de mardi.
mardi 7 septembre 2010
Grèves contre la réforme des retraites : forte mobilisation, les syndicats crient victoire
LA FARCE DES SYNDICATS A TOURNÉ COURT, LE RIDICULE DE CES MANIFESTATIONS N'A D'ÉGALE QUE LA BÊTISE DE CEUX QUI LES ONT OURDIES.
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