Certains pourraient passer la main à l'automne mais tous sont, encore aujourd'hui, des rouages importants du dispositif élyséen.
· Claude Guéant : la pièce maîtresse
A soixante-cinq ans, le secrétaire général de l'Elysée a pris en janvier sa retraite… d'ancien préfet. Pas question, en revanche, d'abandonner la politique. Au contraire, son nom circule pour entrer au gouvernement. Ce haut fonctionnaire travailleur et discipliné, fin connaisseur des questions de sécurité (il fut directeur général de la police nationale), est l'homme de confiance de Nicolas Sarkozy, qu'il suit depuis 2002. Il fut son directeur de campagne en 2007 et est aujourd'hui incontournable au « château », au point d'être parfois surnommé « le Premier ministre bis ». Car Claude Guéant n'agit pas que dans l'ombre : aucun secrétaire général ne s'est autant affiché dans les médias pour relayer la parole du président.
· Henri Guaino : la « plume »
Comme Claude Guéant, il travaille au même étage que Nicolas Sarkozy, qu'il a rejoint pendant la campagne en 2006. Conseiller spécial et « plume » du président, ce gaulliste social de cinquante-trois ans, né d'une mère femme de ménage et d'un père inconnu, est, à l'Elysée, un personnage atypique, au caractère bien trempé. Passé par les cabinets de Philippe Séguin puis de Charles Pasqua, Henri Guaino fit campagne pour le « non » au traité de Maastricht avant de devenir, en 1995, l'un des artisans du discours sur la « fracture sociale » de Jacques Chirac. Nommé commissaire général au Plan, débarqué par Lionel Jospin en 1998, cet économiste, grand pourfendeur de la pensée unique, se frotta une fois au suffrage universel. Tête de liste séguiniste dans le 5 e arrondissement de Paris aux municipales de 2001, il n'obtint que 9,6 % des voix, loin derrière Jean Tiberi.
· Raymond Soubie : le social
Plus discret que Claude Guéant et Henri Guaino, le conseiller social du chef de l'Etat est, lui aussi, une pièce maîtresse du dispositif élyséen. Son influence a pu se mesurer lors du limogeage de Xavier Darcos, avec lequel il entretenait des relations très difficiles. Expert reconnu des questions sociales, cet énarque de soixante-neuf ans, fondateur du cabinet de conseil en ressources humaines Altedia, peut se targuer d'avoir noué des relations de confiance avec les syndicats comme avec le patronat. Il a fait ses premières armes au cabinet de Joseph Fontanet, ministre du Travail en 1969, avant de rejoindre Matignon, en 1974, comme conseiller de Jacques Chirac puis de Raymond Barre - qui lui proposa même, en vain, le ministère du Travail. Raymond Soubie a préparé en amont la dernière réforme des retraites, comme il avait piloté, fin 2007, celle des régimes spéciaux. Il a laissé entendre que la réforme serait sa dernière oeuvre à l'Elysée.
· Xavier Musca : le financier
Bon connaisseur de la finance et des marchés internationaux, proche de Nicolas Sarkozy qu'il connaît depuis trente ans, ce pur produit de la méritocratie républicaine est, depuis 2009, secrétaire général adjoint de la présidence, attaché aux affaires économiques. Discret et peu connu du grand public, ce fils de postier, formé à l'ENA, a passé une grande partie de sa carrière au Trésor. Ancien conseiller d'Edouard Balladur à Matignon, directeur de cabinet de Francis Mer à Bercy, le Corse Xavier Musca (cinquante ans) pourrait prendre du galon. Il a notamment oeuvré en coulisses, lors de la crise grecque, pour obtenir une solution acceptable par l'Allemagne.
· Franck Louvrier : la communication
Il est l'un des plus anciens conseillers de Nicolas Sarkozy, dont il gère la communication depuis 1997. Très efficace, ce Nantais de quarante-deux ans, arrière-petit-fils d'un des plus proches collaborateurs d'Aristide Briand, a été l'un des hommes clefs de la conquête de l'Elysée. Marginalisé par Cécilia Sarkozy en 2007 (au profit de David Martinon), revenu en grâce après le divorce du chef de l'Etat, Frank Louvrier a fait son baptême du feu électoral aux dernières régionales, sur la liste UMP en Loire-Atlantique. Elu conseiller régional, il rêve désormais de croiser le fer avec Jean-Marc Ayrault, à Nantes, aux municipales de 2014.
PIERRE-ALAIN FURBURY
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