En 1812, l’armée tsariste incendiait Moscou pour priver Napoléon de sa conquête. L’Empereur en eut le souffle coupé : “Cela dépasse tout, c’est une tactique horrible, sans précédent dans l’histoire de la civilisation. Brûler ses propres villes !”
Aucune invasion, aujourd’hui, ne menace la capitale russe. Mais la méfiance vis-à-vis des étrangers demeure, alors qu’un gigantesque sinistre submerge le pays et révèle son incurie. Le Kremlin, front patriotique, rechigne à accepter l’aide internationale.
Poutine joue des biscoteaux. Permettre à l’occident de venir fourrer son nez dans ce tas de cendres serait une faute. Et puis, à quoi sert de s’unir contre la fatalité ? Côté officiel, on évoque “une anomalie du fonctionnement du soleil.” Sans rire.
Il s’agit de taire la gestion catastrophique des forêts, les secours défaillants. Le manque de bombardiers d’eau ou de pompiers ne doit pas être mentionné. Ni la corruption du système, ni l’incompétence gouvernementale.
“Ce n’est pas nous qui décidons, c’est en haut !” a dit le président Medvedev, doigt pointé vers le ciel.
Du coup, sur la place Rouge, des cortèges de pèlerins s’ébranlent parmi les touristes. Ils demandent à Dieu de faire tomber la pluie. À leur tête, barbes éternelles, des moines orthodoxes sortis de chez Dostoïevski…
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