TOUT EST DIT

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jeudi 26 août 2010

Le possible et l'idéal

L'incertitude rendait le retour des gouvernants à la table du Conseil des ministres un peu plus pesant que ne l'est habituellement ce marronnier de fin de vacances. Jusqu'à La Forestière, la veste bleue du Premier ministre à Brégançon que l'on avait chargée de tous les symboles du remaniement, attendu comme la solution aux embarras de Nicolas Sarkozy. Pourtant à y regarder de près, nous sommes dans une de ces crises cycliques que connaissent tous les présidents de la 5e République après deux ou trois ans de mandat. La seule vraie différence c'est que Pompidou, Giscard et Mitterrand avaient, sans états d'âmes, viré Chaban, Chirac, Mauroy et Rocard tandis que Nicolas Sarkozy est bien embarrassé pour trancher le cas de François Fillon.

Même si nous donnons l'impression de le redécouvrir à chaque fois, nos présidents arrivent, tous, au pouvoir avec une ligne idéologique très ferme, construite dans l'euphorie mais sans jamais avoir rapproché le possible de l'idéal. Et à ne pas se préoccuper de la jonction des belles théories avec l'aspiration populaire, ils s'écartent de l'intérêt général. La réalité de notre société vient de se rappeler au bon souvenir de l'idéologie dans ces jours charnières où commence la deuxième partie du quinquennat.

La relance de la mécanique personnelle du président de la République passe par un renouvellement obligé de sa politique, par la rénovation de son image et, probablement, par un changement de Premier ministre. Car pour important que soit le chamboulement du gouvernement, il ne pourra donner le sentiment fort du changement en gardant le pourtant populaire François Fillon.

Nicolas Sarkozy peut alors opter pour un Premier ministre technicien et remanier l'équipe des conseillers de l'Élysée. Son autre choix serait d'organiser un repli stratégique, en choisissant la ligne chiraquienne qu'il a combattue et en se mettant à l'abri derrière un chef de gouvernement solide et maître de sa politique. En cas d'échec ou de relance trop molle, Nicolas Sarkozy dirait « Je n'y suis pour rien » et proposerait une politique alternative. Le profil idéal pour ce Matignon-là serait Alain Juppé dont on a bien du mal à croire qu'il n'aspire qu'aux Affaires Étrangères.

DANIEL RUIZ

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