Malgré ce que répètent les atrabilaires, le génie français se porte bien. A preuve, les deux médailles Fields - considérées comme les prix Nobel de mathématiques -que viennent de remporter deux jeunes chercheurs français. Ces brillantes distinctions consolent du médiocre rang des universités françaises au fameux classement de Shanghai ou des performances moyennes de notre pays à la course aux Nobel. Et elles sont d'autant plus convaincantes que, sur les cinquante-deux médailles décernées depuis la création du concours, onze sont allées à la France, classée ainsi au deuxième rang juste après les Etats-Unis (13). Mieux même : au cours des trois dernières sessions (quadriennales), les Français ont remporté quatre médailles. Nul doute qu'ils ont la bosse des maths.
Cette relative distorsion entre les classements internationaux tient peut-être en partie à ce que cette discipline souffre moins de la tyrannie de l'anglais, qui se faufile ailleurs dans les innombrables publications fondant les autres classements. Comme la musique, la mathématique se joue de ces frontières… Cette remarque anecdotique n'ôte rien au fait que l'école française est l'une des meilleures, sinon la meilleure du monde. Les lauréats eux-mêmes imputent cette excellence à celle de nos classes préparatoires aux grandes écoles et à leurs résultats. La leçon est à l'adresse de ceux qui les dénoncent pour « élitisme » (ce qui est bien l'objectif), en s'appuyant sur des calculs qui ne sont pas théoriques, mais électoraux.
Elle tient donc aussi à la préférence nationale traditionnelle pour l'intelligence pure, la théorisation, la performance humaine face aux énigmes vertigineuses. L'époque veut qu'à celles-ci un nombre malheureusement croissant de zélateurs prétendent répondre par l'obscurantisme ou des caricatures de religions. Il est réconfortant que des Français occupent un tel rang dans le camp d'en face, celui des Lumières.
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