TOUT EST DIT

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jeudi 26 août 2010

LA MORT PROGRAMMÉE DU CAMESCOPE

Caméras de poche, appareils photo compacts ou reflex, « smartphones »… Il est désormais possible de prendre des films à partir de multiples terminaux, avec une qualité d'image en net progrès. De quoi menacer l'avenir des Caméscopes.
Il ne manquait que lui ou presque. Le fabricant d'électronique Panasonic vient d'annoncer son entrée sur le marché des caméras de poche ou « pocketcams », avec la commercialisation, dès le mois de septembre, du HM TA1. « Vu le succès actuel de ces produits, nous ne pouvions pas être absents », juge Laurent Roussel, directeur général de Panasonic France. De fait, en quelques mois, les « pocketcams » sont devenues un véritable phénomène de mode. Ces minicaméras ultralégères et qui tiennent dans la poche, permettent de poster en quelques secondes des vidéos sur Internet grâce à des logiciels intégrés. Tout cela pour un coût abordable, puisqu'elles affichent un prix moyen de seulement 116 euros en France.

Entre janvier et juin de cette année, 117.000 caméras de poche se sont vendues en France, selon GfK. Sur l'ensemble de l'année, GfK s'attend à ce que les ventes de « pocketcams » atteignent les 380.000 unités. « En un an, on a assisté à la naissance d'un marché à part entière » souligne Noëlie Joire, analyste chez GfK. Si Cisco a été pionnier en la matière avec le lancement de la caméra Flip à l'automne 2009, la plupart des constructeurs (JVC, Kodak, Sony, Toshiba, Samsung…) sont à leur tour entrés sur le marché. Il ne reste que Canon qui, à l'heure actuelle, reste muet sur ses intentions.
Démocratisation

Le succès des « pocketcams » est révélateur de la mutation actuelle du marché de la vidéo. « La vidéo se démocatrise et devient une fonctionnalité presque banale pour les produits électroniques. Cela devient un critère d'achat », note Laurent Roussel, directeur général de Panasonic France. Longtemps seul terminal permettant de filmer dans de bonnes conditions, le Caméscope est du coup concurrencé par une série d'autres terminaux. C'est le cas des appareils photo numériques compacts, dont près de 100 % des modèles proposent une fonction vidéo. « L'avantage de ce format, c'est qu'on peut l'emmener facilement avec soi et prendre des vidéos en instantané. Surtout, on a fait des progrès importants en termes de qualité, avec le développement de la haute définition, qui équipe 40 % des compacts présents sur le marché », juge Marc Héraud, secrétaire général du Sipec, qui regroupe les professionnels de l'image et de la photographie. La tendance est la même sur les « smartphones », qui proposent de plus en plus cette fonction. La Full HD fait même son apparition pour certains modèles haut de gamme.

Cette année, c'est au tour des reflex d'être touchés par la mode vidéo. Selon GfK, 50 % des reflex vendus au cours du premier semestre incorporaient une fonction vidéo, contre 30 % l'an dernier. « Le mode vidéo reflex ouvre de nouveaux champs. Il apporte une meilleure qualité - on peut changer d'optique -que le Caméscope et permet de filmer avec un grand angle », souligne Laurent Roussel.

Dernière avancée technique en date, l'arrivée de l'autofocus en mode vidéo, ce qui permet à l'utilisateur de régler son sujet comme pour une prise photo, et qui sera proposé à la rentrée par le D3100 de Nikon. De quoi toucher un public d'amateurs éclairés, voire de professionnels. Autant d'évolutions qui annoncent une redistribution des cartes sur le marché. Le Caméscope en fait déjà les frais. Au premier semestre, 245.800 unités se sont vendues en France, un chiffre en baisse de 14,3 %, selon GfK. Le bon vieux film à la papa a du souci à se faire.


Maxime Amiot

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