TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

jeudi 10 juin 2010

La BCE devrait poursuivre sa politique de liquidités

Sur fond de nouvelles tensions sur le marché interbancaire, la Banque centrale européenne devrait, de l'avis d'économistes, maintenir le cap de sa politique monétaire lors de la séance de son Conseil des gouverneurs d'aujourd'hui.
Le retrait des mesures non conventionnelles de politique monétaire n'est pas pour demain. La Banque centrale européenne (BCE), qui réunit aujourd'hui son Conseil des gouverneurs, devrait, de l'avis d'économistes, se dire prête à poursuivre sa politique généreuse d'allocation de liquidités. « La BCE ne peut pas faire grand-chose d'autre que de continuer à proposer des liquidités pour le marché. Elle doit tenir compte d'un contexte actuel qui s'est nettement tendu sur le marché interbancaire », estime Ulf Krauss, économiste sur les marchés obligataires à la banque Helaba. Les prêts entre banques en viennent à se renchérir ces derniers temps, car de nombreux établissements ont dans leurs livres d'importants engagements dans les obligations émises pas des Etats de la zone euro qui connaissent des grandes difficultés. En dépit de confortables réserves, davantage de banques ont participé aux récentes procédures d'allocation à court terme par la BCE et des liquidités en dollar ont été recherchées. Un signe que le marché des prêts entre banques tend à s'assécher, en pouvant plonger nombre d'établissements dans l'asphyxie. La BCE va en tenir compte et, en réponse, « Jean-Claude Trichet va chercher à ramener le calme sur les marchés en expliquant que la BCE se tient garante comme prêteur de dernier ressort. Il ne peut laisser la situation empirer sur le marché interbancaire », note Ulf Krauss.
Transparence

Après les achats d'obligations d'Etat en difficulté financière par la BCE, les doutes se sont par ailleurs propagés sur le degré de priorité qu'elle accordait au strict respect d'une inflation maîtrisée. A grand renfort d'explications, la BCE a expliqué dernièrement qu'il s'agissait d'abord de rendre au marché obligataire son fonctionnement normal, en faisant baisser les rendements exigés sur la dette souveraine de certains Etats comme la Grèce. Mais le succès de cette entreprise dépendra à terme du volume d'intervention et de la rapidité à agir par l'institution. Jean-Claude Trichet est attendu ici pour faire oeuvre de transparence sur ce sujet. « Un programme de rachat limité dans le temps et en volume ne conviendrait pas à l'objectif recherché », note Michael Schubert. Les économistes n'attendent pas en revanche de commentaires sur le cours de l'euro, qui s'est installé cette semaine sous 1,19 dollar. « La BCE peut bien vivre avec ce cours », estime Ulf Krauss. L'institution doit enfin revoir ses estimations de croissance et d'inflation. Elle devrait les relever légèrement par rapport à mars, s'attendent les économistes de Commerzbank. De 0,8 %, la croissance en 2010 devrait passer à 0,9 % en zone euro et l'inflation de 1,2 à 1,4 %. Ce qui est un signe plutôt adressé en direction du relèvement des taux que d'un relâchement.

0 commentaires: