L'Allemagne a adopté, vendredi 21 mai, une loi autorisant sa participation au plan de soutien à la zone euro mis sur pied au début du mois. Deux semaines jour pour jour après l'adoption d'un plan de soutien très controversé à la Grèce, les deux chambres du Parlement, le Bundestag et le Bundesrat, ont ainsi approuvé la contribution du pays, à hauteur d'un maximum de 148 milliards d'euros, aux prêts et garanties d'un total de 440 milliards d'euros débloqués pour stabiliser l'euro sous pression.
Selon des premiers chiffres, sur 587 présents, 319 ont voté oui à la loi d'"octroi de garanties dans le cadre d'un mécanisme de stabilisation de l'euro", 73 se sont prononcés contre et 195 se sont abstenus. Les deux principaux partis d'opposition, sociaux-démocrates et verts, avaient appelé à s'abstenir.
L'adoption du texte a fait l'objet d'une procédure accélérée, qui a irrité un certain nombre de parlementaires. Début mai, le déblocage de l'aide à la Grèce avait donné lieu au même procédé, alors que le processus législatif prend d'ordinaire des mois, mais il avait été adopté à une majorité beaucoup plus confortable.
LA COALITION GOUVERNEMENTALE FRAGILISÉE
Durant le débat, dans la matinée, le ministre fédéral des finances, Wolfgang Schäuble a appelé à voter rapidement parce que "les marchés retrouveront confiance seulement quand [le plan] sera adopté". "C'est une réalité, les marchés regardent plus vers l'Allemagne que vers la Grèce ou Malte", a-t-il ajouté.
Dans l'opinion, le plan massif de soutien des pays fragilisés de la zone euro, décidé dans l'urgence pour sauver la monnaie unique, a fait moins de vagues que l'aide à la Grèce, pour laquelle l'Allemagne va débourser au plus 22 milliards d'euros. Mais la coalition gouvernementale est de moins en moins populaire, selon un sondage vendredi : l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel et son allié libéral (FDP) perdent chacun trois points en une semaine, à 38 % et 3 % des intentions de vote respectivement.
Les députés ont réclamé en contrepartie des engagements du gouvernement à pousser à un renforcement de la discipline budgétaire en Europe et à une régulation des marchés financiers. M. Schäuble présentera vendredi après-midi à Bruxelles les propositions de Berlin pour ramener les pays de la zone euro sur le chemin de la vertu budgétaire, incluant des sanctions fortes en cas de violation, et, en dernier recours, une procédure de mise en faillite des Etats.
MANQUE DE "SIGNAUX CLAIRS" POUR L'OPPOSITION
Au menu, établissement d'un lien entre aides européennes et discipline budgétaire, possibilité de retrait de leurs droits de vote aux mauvais élèves, introduction d'un plafonnement constitutionnel de l'endettement à l'allemande, ou encore création d'une procédure de mise en faillite d'un Etat membre. Dans le cadre plus large du G20, Angela Merkel a promis de s'engager en vue d'une taxation des marchés financiers, telle que son parti et, après un revirement spectaculaire, même ses alliés libéraux, la réclament.
Toutes ces promesses n'ont pas suffi à amadouer l'opposition. "Vous devez envoyer des signaux clairs selon lesquels vous placez vraiment les gens avant les marchés", a exigé au cours du débat la députée sociale-démocrate Nicolette Kressl, mais "cela ne ressort pas" de vos actes, a-t-elle reproché à la chancelière. Et on grogne même dans la majorité. Dans une interview vendredi, Horst Seehofer, président de la CSU, aile bavaroise de la CDU, a jugé pour sa part que la population se sentait "bafouée" par les allers-retours du gouvernement.
ILS TERGIVERSENT, PALABRENT ET...DISENT OUI; EN UN MOT:
"ILS TORDENT DU CUL POUR CHIER DROIT*" COMME DIRAIT NOTRE BON JOURNAL D'IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L'OUEST.
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