TOUT EST DIT

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vendredi 15 janvier 2010

L'incident entre Vincent Peillon et France 2 fait des vagues

Des responsables socialistes ont soutenu vendredi le député européen Vincent Peillon après son coup d'éclat de la veille avec France 2, l'UMP dénonçant, elle, une "manipulation" et son mépris envers les journalistes.

Tant Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste, que Benoît Hamon, porte-parole, ont donné raison à l'élu, qui a dit avoir refusé de servir de décor à une opération visant, selon lui, à aider le ministre de l'Immigration.

Vincent Peillon a pratiqué au dernier moment la politique de la chaise vide lors de l'émission "A vous de juger", où il devait intervenir en seconde partie, après un débat entre Eric Besson et la vice-présidente du Front national, Marine Le Pen.

La chaîne a estimé avoir été "piégée" en plein direct et l'une de ses responsables a parlé de "méthodes de voyou".

Vincent Peillon, qui a réclamé la démission d'Arlette Chabot, la directrice de l'information de France 2, a redit vendredi qu'on avait cherché à lui faire cautionner un "exercice d'abaissement national en voulant bien jouer les idiots utiles."

"Ce débat lancé par Eric Besson ne méritait pas d'être lancé sur une chaîne de service public, en plus avec comme interlocuteur Madame Le Pen (...) il y a un dévoiement du service public", a-t-il estimé sur France Info.

"Donc, il faut que les gens qui organisent ça, à un moment, mesurent qu'il y a des gens qui ne sont pas d'accord et qui sont prêts à entrer en combat avec eux, mêmes si ce sont des gens très puissants (...) Il faut à un moment que les gens disent les choses et le manifestent brutalement", a-t-il ajouté.

SCANDALE OU MANIPULATION ?

Le député européen a précisé avoir prévenu Martine Aubry, "il y a 48 heures". Cette dernière lui a apporté son soutien lors de ses voeux à la presse à Lille, dont elle est le maire.

"J'étais prévenue de sa décision et je soutiens pleinement Vincent Peillon", a-t-elle dit. "On ne peut pas inviter quelqu'un et ensuite le reléguer à la fin d'une émission après une mise en scène d'un ministre (...) Ce n'est pas digne d'une télévision de service public", a-t-elle fait valoir.

Le P-DG de France Télévisions, Patrick de Carolis, a demandé à Martine Aubry de s'expliquer, estimant que le boycott volontaire des antennes publiques menace le fonctionnement même du débat démocratique à l'approche des élections régionales du mois de mars.

Il lui demande également, dans un courrier communiqué à la presse, de dire si elle cautionne ou non l'appel à la démission d'Arlette Chabot lancé par Vincent Peillon. "Un tel appel à la démission de responsables audiovisuels et de journalistes est, je crois, sans précédent depuis quelques dizaines d'années", écrit-il.

Eric Besson a souligné pour sa part le manque de courage, selon lui, du dirigeant socialiste. "C'est la seule astuce que Vincent Peillon a trouvée pour essayer de faire parler de lui. Cela ne me paraît ni très glorieux, ni très courageux", estime-t-il dans Le Monde daté du 16 janvier.

Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, n'est pas plus tendre. Il juge dans un communiqué que "mentir pendant 48 heures, en jouant la comédie", à la chef du service politique du service public de l'audiovisuel, "s'appelle une basse manipulation."

Un autre porte-parole de l'UMP, Dominique Paillé, a abondé dans le même sens. "Peillon a démontré d'une manière très lamentable qu'il est un fourbe, c'est-à-dire quelqu'un auquel on ne peut pas accorder sa confiance", a-t-il dit sur France Info.

Pour le Parti communiste, les polémiques sur "l'échec de la présence-caution de Vincent Peillon ne peuvent faire oublier le véritable scandale de cette soirée: la parole une fois de plus donnée à une heure de grande écoute sur la principale chaîne du service public à des thèses qui ne servent qu'à diviser les Françaises et les Français."

Elizabeth Pineau et Gérard Bon, édité par Gilles Trequesser

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