Toutes tendances politiques confondues, ils refusent de suivre l'exemple suisse, jugé «excessif».
À droite comme à gauche, la classe politique française a toujours été hostile au référendum d'initiative populaire en vigueur en Suisse, qui traduit une méfiance à l'égard du Parlement. Dans notre histoire politique récente, seuls des partis contestataires - les écologistes lors de la présidentielle de 1981 et le Front national depuis 1984 - l'ont préconisé. Les députés qui siègent à la mission d'information sur la burqa ne dérogent pas à cette tradition de méfiance envers la démocratie directe. Sur tous les bancs de l'Assemblée, ils ne sont pas opposés aux minarets et ne souhaitent pas l'organisation d'un référendum sur cette question.
À droite, Lionnel Luca (UMP, Alpes-Maritimes) se distingue certes par sa critique du «concert de protestations sur le vote du peuple helvétique, révélateur de l'idée que certains se font de la démocratie et du suffrage universel». Il souligne que «les Suisses reconnaissent la liberté de culte mais refusent une ostentation considérée comme une provocation. C'est parfaitement leur droit.» Mais le député UMP ajoute aussitôt que «le minaret est un problème suisse et pas un problème français». Et il ne préconise nullement un référendum.
Nouveau président du Centre national des indépendants, aile droite de la majorité présidentielle, Gilles Bourdouleix (Maine-et-Loire) précise qu'il est «respectueux de l'expression démocratique de nos voisins suisses». Mais le maire de Cholet a accepté de délivrer le permis de construire d'un minaret dans sa commune «tout en étant très vigilant sur sa hauteur et l'absence d'appels à la prière».
Même le souverainiste Jacques Myard (UMP, Hauts-de-Seine), aux positions souvent iconoclastes, juge «excessive» la décision des Suisses, tout en expliquant le verdict des urnes par «des attitudes de prosélytisme des fondamentalistes radicaux islamiques». Beaucoup de députés UMP partagent le diagnostic de l'ancien pasquaien, pour qui «le seul moyen de rétablir des relations de tolérance est de bannir les signes tels que le port de la burqa et d'affirmer fermement les principes de laïcité, d'égalité des sexes et de dignité de la personne dans les sociétés multireligieuses» .
Seuls les deux députés du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers - qui ne siègent pas à la mission d'information sur la burqa - ont salué le résultat du référendum suisse et ont réclamé une consultation identique dans notre pays. Christine Boutin considère pour sa part que «la généralisation de la construction de minarets laisserait penser que la France cesse de défendre ses valeurs et son histoire». Sans se prononcer explicitement pour l'interdiction des minarets, la présidente du Parti chrétien-démocrate estime que «les minarets symbolisent les terres d'islam et la France n'est pas une terre d'islam».
«Un piège»
À gauche, André Gérin, député maire communiste de Vénissieux (Rhône), qui préside la mission d'information sur la burqa - il avait réclamé le premier sa création, aussitôt acceptée par l'UMP - voit au contraire dans la question des minarets «un alibi» et dans le référendum organisé en Suisse «un piège». «Ensemble, avec l'immense majorité des musulmans, nous agissons pour que l'islam devienne républiquement compatible, en combattant sans faiblesse la poussée intégriste», a argumenté le député communiste. Toutes sensibilités confondues, les parlementaires ne souhaitent pas plus que Nicolas Sarkozy l'organisation d'un référendum sur l'interdiction des minarets en France.
Le Premier Ministre Turc Erdogan déclarait en 1997 : « Les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les dômes nos casques et les croyants nos soldats » (source Le Point)
jeudi 3 décembre 2009
Minarets : la mission burqa opposée à un référendum
HONTE A NOS POLITIQUES, LA PEUR DE L'ISLAM LES PARALYSE AU POINT QU'ILS FONT DU CLIENTÉLISME.
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