TOUT EST DIT

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lundi 7 décembre 2009

"L'Europe doit s'orienter massivement vers les technologies vertes"

L'UE fait figure de bonne élève avec son "paquet climat-énergie", qui prévoit la réduction de 20 % des émissions des gaz à effet de serre à l'horizon 2020. Explications du commissaire européen à la recherche, le Slovène Janez Potocnik.
50 milliards d'euros: c'est le budget que la commission estime nécessaire pour financer la recherche sur les technologies vertes. Est-ce réaliste, alors que la part de la recherche plafonne depuis des années?

Nous n'avons pas le choix. Pour remplir les objectifs environnementaux et garantir son indépendance énergétique, l'Europe doit s'orienter massivement vers les technologies "vertes". La Commission a proposé aux Etats et à l'industrie un plan d'action commun (le SET Plan) afin d'accélérer le développement des alternatives aux énergies fossiles, telles que le solaire, l'éolien, la biomasse, le nucléaire ou les réseaux électriques "intelligents". D'une manière générale, l'Europe s'est fixé comme but d'investir dans la recherche 3% du PIB européen contre 1,9 % aujourd'hui. 3%, c'est aussi le niveau assigné par le président Obama à la recherche américaine. L'important, c'est de mieux coordonner nos efforts, pour que l'espace européen de la recherche soit le plus efficace possible.

Vous misez également sur le solaire - 16 milliards d'euros - alors même que ce secteur concentre au mieux 15% de l'électricité européenne...

Comme je l'ai dit, nous n'isolons plus un secteur ou un budget, mais nous considérons un ensemble d'orientations. Le solaire en fait partie. Ce secteur nécessite plus d'argent que d'autres car les coûts de la recherche, de projets pilotes et du lancement sur le marché sont plus élevés. Mais nous estimons que, à terme, les avancées y seront déterminantes: c'est pourquoi nous proposons de mettre ces coûts en commun. A l'avenir, les principales puissances mondiales seront celles qui auront pris la main dans ces domaines.

Parmi les énergies identifiées, et d'intérêt pour certains pays comme la France ou l'Allemagne, la technique du captage et du stockage de CO2 tient la corde. Avec quels espoirs?

Nous savons aujourd'hui que cette technologie est une réalité et a un potentiel important pour l'Europe. Les résultats de l'un des projets financés par les fonds européens, le projet Castor, sont intéressants. Pendant quatre ans, des chercheurs de dix Etats ont travaillé sur une installation pilote, implantée au Danemark au sein d'une centrale électrique à charbon, et ont démontré qu'il était possible, sous certaines conditions, de récupérer 90% du CO2. Nombre d'Etats auront encore longtemps recours au charbon. Il faut donc apprendre à en réduire les effets néfastes.

Comment l'Europe s'implique-t-elle dans les technologies "propres" les piles à combustible ou l'hydrogène, par exemple?

Nous voulons associer les entreprises. Le coût des énergies fossiles, c'est un fait, reste encore bon marché, comparé à celui des technologies énergétiques alternatives. Du coup, le marché ne montre pas d'inclination naturelle en faveur de celles-ci. D'où la mise en place d'un partenariat privé-public afin d'accélérer la commercialisation des technologies de l'hydrogène et des piles à combustible, utilisées notamment dans les transports, les matériels informatiques, etc. 800 millions d'euros seront partagés entre la Commission et ses partenaires industriels. Un autre exemple est celui de Clean Sky, un projet lancé par la Commission avec l'industrie aéronautique et doté d'un budget de 1,6 milliard d'euros. Il vise à développer des transports aériens moins polluants. Cet investissement sur le futur sera bénéfique: les premiers, entreprises comme Etats, à s'engager dans cette direction seront les leaders de demain. Ne perdons pas de temps: les Etats-Unis ou la Chine l'ont déjà bien compris...

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