TOUT EST DIT

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samedi 21 novembre 2009

Les professionnels de l'économie numérique satisfaits du grand emprunt

Quatre milliards d'euros, c'est le montant réservé par le grand emprunt au numérique. Un peu plus d'un dixième du total seulement, alors que de nombreux domaines sont concernés. Les réactions des professionnels sont pourtant positives.

Fibre optique, solutions d'accès alternatifs au très haut débit, logiciels, réseaux intelligents, e-administration, e-santé, cloud computing... Ce sont tous les domaines qui devront se partager les 4 milliards d'euros dévolus à l'économie numérique par le rapport de la commission Juppé-Rocard, dans le cadre du grand emprunt. Cela représente 11% des 35 milliards identifiés par la France pour ce dernier. C'est donc peu et beaucoup, pour un secteur qui représente, selon le rapport, plus du quart de la croissance française et 40% des gains de productivité de l'économie.

La création d'une Agence publique pour le numérique est l'axe central de la stratégie proposée par la commission. Cette agence aurait pour but de "co-investir dans l'économie numérique" en cherchant systématiquement à partager les frais avec des sociétés, des collectivités territoriales ou l'Union européenne.
Déployer le très haut débit sur tout le territoire

La moitié de l'enveloppe de 4 milliards servira à financer le développement des infrastructures pour le très haut débit, via un fonds dédié piloté par l'Agence pour le numérique. Sachant qu'il faudrait entre 20 et 40 milliards d'euros pour déployer la fibre optique sur l'ensemble du territoire, le fonds recherchera systématiquement des cofinancements venus du privé, des collectivités territoriales et de l'Union européenne. En outre, il investira "au moins pour moitié" en "fonds propres, avances remboursables et garanties de prêts". Un peu moins d'1 milliard sera donc consacré aux subventions et bonifications de prêts.

La fibre optique n'est pas la seule concernée. Les technologies satellitaires et mobiles seront aussi sollicitées, dans le but de pallier l'insuffisance des financements privés dans les zones rurales. Objectif : satisfaire la demande en débit qui, note le rapport, double tous les 18 mois et devrait atteindre 100 Mbit/s en 2013 ; et développer "les services à forte valeur ajoutée pour les ménages et les entreprises (télétravail, télémédecine...)". Aujourd'hui, 180.000 foyers seulement bénéficient d'un accès très haut débit.

La secrétaire d'Etat à l'Economie numérique Nathalie Kosciusko-Morizet espérait "3 à 5 milliards pour la fibre optique". Mais "les 2 milliards vont nous servir d'effet de levier", a-t-elle estimé hier.

Du côté des acteurs des télécoms, les réactions sont plutôt positives. Saluant un "signal fort", le président de l'Arcep Jean-Ludovic Silicani a rappelé que le retour du numérique dans le grand emprunt était "une bonne surprise", avec un montant "pas négligeable".

Un porte-parole de SFR a souligné que l'emprunt allait "permettre un effet de levier dans le cadre des investissements consacrés au déploiement de la fibre", tout en insistant sur la nécessité d'"un cadre réglementaire fort qui favorisera la mutualisation et le co-investissement".

Pour MaximeLombardini, directeur général d'Iliad Free, "c'est une bonne nouvelle". Contrairement au souhait d'Orange, il rappelle lui aussi qu'"il est primordial de n'aider que le développement d'infrastructures mutualisées et ouvertes".

Quant à la Fédération française des télécoms, elle estime quele financement alloué à la fibre n'est pas si faible, "si on considère que c'est aux pouvoirs publics de financer entièrement le très haut débit, mais il n'en est pas du tout question", a indiqué Yves Le Mouël, son directeur général.
Développer les contenus et usages numériques innovants

Les deux milliards restant iront donc au "usages et contenus numériques innovants". Sur cet axe, le rapport ne se mouille pas, en énumérant tout une liste d'applications et de services susceptibles de bénéficier du grand emprunt. On voit mal, pour le moment, comment le "fonds de numérisation de la société", l'entité de l'Agence pour le numérique qui soutiendra ces projets, est censé définir sa stratégie d'investissement.

Seule certitude : il interviendra en "avances remboursables et en prêts avec exigence de retour économique", exigera des cofinancements privés et européens, et financera des partenariats public-privé de recherche et de démonstration. Un fonctionnement qui rappelle celui de l'Ademe, dans le domaine par exemple des véhicules décarbonés.

Parmi les applications citées dans le rapport, on trouve pêle-mêle les réseaux intelligents d'électricité ou "smart grid" (une bonne idée quand on sait que Google, par exemple, investit dans ce domaine), la dématérialisation des relations entre les administrations et les usagers, la télémédecine, les logiciels embarqués, et les infrastructures partagées (cloud computing, super-calculateurs).

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