TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 29 novembre 2009

Le carré de dames de Sarkozy pour l'Ile-de-France

Chantal Jouanno, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet et Rama Yade sont les quatre cartes maîtresses de l'UMP pour la conquête de la Région.

Elles s'étaient donné rendez-vous place des Grands Hommes. Nathalie Kosciusko- Morizet est arrivée la première. La secrétaire d'Etat à l'Economie numérique a la réputation d'être toujours à l'heure. Valérie Pécresse et Chantal Jouanno ont suivi quelques minutes plus tard. La ministre de l'Enseignement supérieur et la secrétaire d'Etat à l'Ecologie sortaient d'une conférence de presse non loin de là. Avec Rama Yade. Mais la secrétaire d'Etat aux Sports, retenue par les micros et les caméras, fera attendre quelques minutes supplémentaires ses collègues sur les marches de la place du Panthéon.

Mais ce n'est pas une place au Panthéon que visent ces quatre jeunes femmes. Leur ambition est purement politique : gagner la Région Ile-de-France, détenue depuis 1998 par le socialiste Jean-Paul Huchon. Pour l'occasion, elles se sont dépouillées de leurs oripeaux ministériels et ont revêtu leurs tenues de campagne. Ce carré de dames est l'atout majeur de Nicolas Sarkozy pour la campagne des régionales en Ile-de-France.

Candidate à la présidence de la Région, Valérie Pécresse, 42 ans, a convaincu le chef de l'Etat de concentrer ses efforts sur l'Ile-de-France. C'est au cours d'un rendez-vous début octobre qu'elle a obtenu d'avoir à ses côtés Nathalie Kosciusko-Morizet, 36 ans, Chantal Jouanno, 40 ans, et Rama Yade, bientôt 33 ans. Trois jeunes femmes, nommées au gouvernement par Nicolas Sarkozy et qui se lancent pour la première fois dans la bagarre régionale.

La première, NKM, déjà maire de Longjumeau (Essonne), hésitait à se lancer. Un rendez-vous avec Nicolas Sarkozy a réussi à vaincre ses réticences. La deuxième, Chantal Jouanno, était sollicitée par Jean-Pierre Raffarin pour défier Ségolène Royal en Poitou-Charentes. Nicolas Sarkozy a tranché en faveur de Paris. Restait le cas Rama Yade. Plus délicat à gérer depuis qu'elle avait publiquement émis des réserves sur son parachutage dans le Val-d'Oise.

Dans cette équation, le plus difficile était sans doute de renouer un fil entre Nicolas Sarkozy et Rama Yade. Brice Hortefeux et Frédéric Lefebvre se sont chargés d'aider la jeune ministre à trouver les mots qu'il fallait pour convaincre le chef de l'Etat. Quand elle a fini par comprendre que l'UMP n'était pas dans une logique de sanction contre elle mais dans une logique stratégique d'efficacité politique, elle a pu écrire qu'elle se mettait à la disposition du chef de l'Etat. Du coup, dimanche dernier, il a tranché, laissant Rama Yade en deuxième position derrière André Santini, chef de file Nouveau Centre (NC) dans les Hauts-de-Seine.

Bataille, pour l'instant feutrée, avec Jean-Paul Huchon

Samedi, le conseil national de l'UMP validera la désignation de ses chefs de file. Quatre hommes viendront compléter ce quatuor féminin de choc : Axel Poniatowski dans le Val-d'Oise, épaulé par la jeune maire adjointe de Pontoise, Stéphanie von Euw, 33 ans ; André Santini dans les Hauts-de-Seine ; Laurent Lafon (NC) dans le Val-de-Marne et, sans doute, Patrick Toulmet, en Seine-Saint-Denis.

Cette délicate étape de la composition des binômes passée - et même s'il reste l'ensemble des listes à compléter -, Valérie Pécresse va pouvoir démarrer sa campagne face à Jean-Paul Huchon, au lendemain de l'inauguration de son siège, installé sur l'Equité, une péniche amarrée quai de Javel.

Entre les deux rivaux, la bataille a déjà commencé. Plutôt feutrée pour le moment, elle se joue dans les coulisses des palais de la République. Dernier épisode en date, un déjeuner à l'Elysée le 16 novembre sur le thème du Grand Paris. Autour de la table : Bertrand Delanoë et Jean-Paul Huchon font face à Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, Christian Blanc et Valérie Pécresse.

«Que faisiez-vous à l'hôtel Ibis de Gennevilliers», demande Nicolas Sarkozy à Jean-Paul Huchon ? «Pour ma précampagne, je passe trente-six heures dans chaque département, et pour prendre, à 6 heures du matin, le premier métro du début de la ligne, je dors à l'hôtel.» «Vous dormez à l'hôtel ?» reprend le président, visiblement interloqué ! «Oui, moi, je suis sur le terrain», lance alors le président de la Région. Et Valérie Pécresse de reprendre la balle au bond : «Il visite tous les hôtels de la Région !» La campagne a déjà commencé.

0 commentaires: