Après avoir été élue par le Bundestag dans la matinée, Angela Merkel et son nouveau gouvernement seront officiellement nommés par le président de la République. Présentation de la nouvelle équipe.
Aujourd'hui, c'est le jour d'Angela. Un mois et un jour après les élections, celle que l'on surnomme de plus en plus souvent "la Reine" ou plus familièrement "Maman", a été réélue chancelière de la République fédérale d'Allemagne par les députés du Bundestag, mercredi 28 octobre. Après le vote, elle se rendra avec ses futurs ministres au château de Bellevue, résidence du Président de la République Horst Köhler, qui remettra à Mme Merkel et à ses 16 ministres les documents de leur nomination officielle. Vers 15h00, le gouvernement Merkel II rentrera en fonction.
Grosses limousines, distribution de maroquins, champagne et joie des nouveaux ministres : cette journée officielle et festive tranchera avec l'ambiance laborieuse des semaines de négociation du programme de gouvernement. La répartition des ministères est le résultat d'un subtile compromis politique. Au bout du compte, les conservateurs (CDU) alignent 8 ministres, suivis par les libéraux du FDP (5 ministres) et les chrétiens sociaux bavarois (3 ministres CSU). Pour son second gouvernement, Mme Merkel joue la continuité. La moitié du cabinet est composée de ministres déjà en fonction. A cela s'ajoute deux anciens ministres (justice et économie) de l'époque d'Helmut Kohl, ainsi que trois fidèles (intérieur, environnement, chancellerie) issus du parti de la chancelière. Voici quelques unes des têtes d'affiche du gouvernement Merkel II :
Wolfgang Schaüble (67 ans) / Finances et budget
Eu égard à la situation financière de l'Allemagne et au programme fiscal du gouvernement, ce vétéran de la politique, qui passe de l'Intérieur aux Finances, est la clé de voûte du gouvernement. Député depuis 1972, ex-chef de la CDU, directeur de cabinet d'Helmut Kohl, deux fois ministre de l'intérieur et architecte du Traité de réunification, M. Schaüble entame probablement le dernier mandat de sa carrière. L'homme n'a plus rien à prouver. Il devrait donc vite se révéler comme un argentier très inconfortable pour ses collègues.
Guido Westerwelle (47 ans) / Affaires étrangères
Le chef du parti libéral en rêvait. Le voilà vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères, même si son expérience diplomatique est inexistante. Le poste est prestigieux mais il sera difficile à assumer. En effet, Angela Merkel n'a pas l'intention de lui laisser sa place lors des grandes rencontres internationales. Par ailleurs, l'Allemagne ne devrait pas changer de la ligne diplomatique mise en place par Schröder et Fischer : rapprochement transatlantique, engagement en Afghanistan, revendication d'un siège permanent au conseil de sécurité de l'ONU, etc. La première mission que Westerwelle s'est fixé est de nettoyer le sol allemand des dernières ogives nucléaires américaines.
Karl-Theodor zu Guttenberg (38 ans) / Défense
Ce jeune baron bavarois, multimillionnaire, anglophile et sous-officier de réserve, devient ministre fédéral de la défense après seulement 8 mois passés au ministère de l'Economie. Il est la "révélation politique" de l'année 2009. Eloquent et direct, il a su rapidement intégrer des dossiers aussi complexes que celui d'Opel, tout en montrant qu'il n'avait pas peur de défendre ses positions face à la chancelière. Il lui faudra cependant du courage pour défendre un engagement allemand en Afghanistan que les Allemands refusent majoritairement.
Philip Rösler (36 ans) / Santé
La nomination d'un ministre si jeune à un poste si lourd est une des surprises de ce gouvernement. Cet orphelin vietnamien, adopté par un couple allemand, est devenu médecin puis, entré au parti libéral, il devient ministre de l'économie de Basse-Saxe. Qualifié de sympathique, diplomate et "réglo" par ceux qui le fréquentent, M. Rössler se trouve à la tête d'un des ministères les plus difficiles puisque le gouvernement a mis la réforme du système d'assurance maladie à son programme. Or conservateurs et libéraux se disputent sur les orientations à prendre.
Franz-Josef Jung (60 ans) / Emploi et Affaires sociales
L'ex-ministre de la Défense a surtout brillé par sa communication maladroite et son inaction. Pourquoi le nommer alors à un ministère aussi technique que celui de l'Emploi et des Affaires sociales ? En fait, M. Jung ne doit son maintien au gouvernement qu'à des arbitrages politiques entre les courants internes et régionaux de la CDU. Il devra réussir en un an la réforme des structures territoriales de l'Agence fédérale pour l'emploi.
Dirk Niebel (46 ans) / Coopération
La nomination de cet ancien parachutiste devenu spécialiste de l'emploi et secrétaire général du parti libéral n'est pas déterminante mais elle a fait beaucoup jaser. En effet, avant les élections M. Niebel prônait la suppression du ministère de la Coopération dont il devient le patron. Les milieux du développement rient jaune.
mercredi 28 octobre 2009
Les têtes d'affiche du nouveau gouvernement Merkel
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