TOUT EST DIT

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vendredi 16 mai 2014

Quelques leçons de Vladimir Poutine


Que le référendum des activistes prorusses de l’est de l’Ukraine ait été remporté à 90 % le 11 mai n’a plus vraiment d’importance. Clairement divisée, l’Ukraine mettra des années à se relever. Dans l’immédiat, le plus important est la démonstration de force du Kremlin. Aux Russes, Vladimir Poutine vient de prouver la puissance retrouvée de leur pays, après plus de vingt ans d’humiliations. Au monde, il affiche une vision déterminée : réaffirmation géopolitique tous azimuts, récupération de la sphère d’influence perdue en 1991, maintien à distance de l’Union européenne et de l’Otan, restauration de l’outil militaire.
Dans l’affaire ukrainienne, Poutine a fait le choix d’une vraie politique de puissance, acceptant la confrontation dans toutes ses composantes, de l’influence à l’intervention directe. Cette vision très politique lui a permis de marquer des points face à une Europe réduite à son approche simplement économiste et aux États-Unis ancrés dans leur posture moralisatrice et coercitive. Poutine a déjà réussi l’annexion de la Crimée, démontré l’impuissance de Bruxelles et de Washington, confirmé la faiblesse des autorités ukrainiennes et rappelé l’existence de ces Ukrainiens tournés vers Moscou et rétifs à Kiev — que tant de défenseurs patentés des droits des peuples voulaient oublier.
Ce retour inattendu de la volonté des peuples dans la politique des nations, malgré les lois, les habitudes, la peur, est l’autre leçon majeure de ces événements. En Ukraine, le pays réel s’est exprimé à deux reprises, contre toute attente. Ce fut d’abord le soulèvement des antirusses de l’Ouest contre le régime légal. Ce fut ensuite la rébellion des prorusses, en route vers la sécession. Poutine insiste sur ce besoin de respect et de souveraineté dans la vie des nations. Lors du défilé du 9 mai sur la place Rouge, il a vanté cette fête de la Victoire, « triomphe de la force toute-puissante du patriotisme, pendant laquelle nous sentons d’une manière particulière ce que signifie être fidèle à la patrie et combien il est important de défendre ses intérêts ». Il est bien le seul à tenir ce discours dans le monde. Sur un continent sans boussole, les dirigeants européens hésitent à aborder ces thèmes. Les élections du 25 mai devraient les réveiller.

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