TOUT EST DIT

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vendredi 16 mai 2014

Réarmement

Réarmement


Au gré de ses foucades, Arnaud Montebourg n'en finit pas d'enrichir sa panoplie vestimentaire. On se souvient de lui arborant une marinière pour vanter et promouvoir le « made in France ». On nous l'a montré hier coiffé d'une casquette Alstom trop étriquée, pour illustrer son décret sur le « patriotisme économique ». Dommage qu'une cause aussi sérieuse incite à moquer notre « ministre du déguisement productif » mais on en vient à se demander si sa propension à l'affublement ne constitue pas, pour lui, l'habillage d'une certaine impuissance. Depuis son entrée au gouvernement, Arnaud Montebourg a mené tant de téméraires croisades qu'il pèse désormais un doute sur l'efficacité de ses initiatives. Y compris celles prises avec l'aval de l'exécutif.
Ainsi le décret donnant un droit de veto à l'État pour protéger nos entreprises stratégiques des prédateurs étrangers, a-t-il provoqué des réactions contrastées. D'abord parce que ce décret, baptisé « Montebourg », apparaît surtout comme un décret de circonstance, un décret anti General Electric. Ensuite parce qu'il ne s'inscrit pas dans une vision stratégique cohérente du gouvernement.
Défendre le « réarmement » de la puissance publique à quelques jours du scrutin européen flatte, à dessein, la fibre nationale. Mais vouloir faire payer à Alstom le camouflet d'une négociation menée dans le dos du pouvoir est moins glorieux. C'est oublier, avec ingratitude, que GE est l'un des plus gros fournisseurs de l'État français.
Et puis, il y a ces signaux contradictoires venus d'en haut. En février dernier à l'Élysée, François Hollande vantait l'attractivité de la France auprès d'une trentaine de décideurs internationaux. Certes, d'autres pays que la France encadrent les investissements étrangers, mais c'est en général pour des raisons de sécurité nationale. La France ne saurait se réfugier dans le protectionnisme pour régler son problème. C'est l'insuffisance de capitaux tricolores investis dans nos entreprises qui ouvre la porte aux prédateurs. C'est notre industrie qu'il faut « réarmer » prioritairement pour éviter un dépeçage.

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