TOUT EST DIT

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vendredi 16 mai 2014

Les petites économies de Manuel Valls


Ça suffit ! Trop d’impôt, selon la vieille formule, tue l’impôt et tue surtout la compétitivité de notre pays. Dimanche dernier, le culot n’a pas étouffé Manuel Valls alors qu’il était interrogé sur TF1 par Claire Chazal au journal de 20 heures. Il est vrai qu’un peu d’empathie (feinte) ne coûte pas grand-chose, surtout au moment où les Français vont se lancer dans le fastidieux exercice de la déclaration des revenus. Claire Chazal n’aurait-elle d’ailleurs pas dû en profiter pour rappeler à Manuel Valls qu’il a participé au gouvernement Ayrault sous lequel les hausses d’impôts et les prélèvements obligatoires — ils ont rarement été aussi importants — ont rendu imposables quelque 650 000 ménages ?
Pour faire passer une pilule fiscale qui devient de plus en plus dure à avaler, le premier ministre a multiplié les annonces : « Nous souhaitons baisser déjà les impôts […] pour le budget 2015, nous devons travailler avec les parlementaires sur une baisse significative de l’impôt et notamment de l’impôt sur le revenu. » Comment ? Combien ? Le locataire de Matignon est resté silencieux.
Peut-être est-ce la contrepartie des efforts d’économies qu’il demande à son gouvernement. Manuel Valls, qui a envoyé des lettres de cadrage aux ministères concernés, a en effet décidé que les dépenses de fonctionnement de l’État (hors engagements de retraite) devront diminuer de 15 % d’ici trois ans.
Annoncer que l’on réduit les dépenses de l’État, c’est médiatiquement vendeur ; mais la réalité est tout autre : ce que demande Manuel Valls, ce ne sont que des économies de bouts de chandelles. Les dépenses de fonctionnement de l’État — telles qu’elles étaient présentées avant la mise en place de la loi organique relative aux lois de finances (Lolf) — ne représentent que 12 % de ses dépenses totales. Tant que le gouvernement ne s’attaquera pas aux 88 % restants, la France sera, comme le souligne le Süddeutsche Zeitung, le « nouvel homme malade de l’Union européenne », et, si aucune réforme de structure n’est entreprise, elle sera responsable de la disparition de l’euro. “Tarder, en fait de labourage, est la ruine du ménage”, dit justement un proverbe français.

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