lundi 10 février 2014
Lutter contre les discriminations ou instaurer la préférence étrangère ?
Le gouvernement actuel de la France est l’un des plus dangereux qui soient.
On se souvient peut-être du scandale déclenché, en novembre dernier, par le fameux « rapport sur l’intégration » mis en ligne sur le site de Matignon ? Un rapport vite retiré après que le Premier ministre, interpellé à l’Assemblée, eut assuré qu’il s’agissait d’une erreur de manipulation. Au pire, une affreuse « bourde », à en croire la presse.
« Ce n’est pas parce que je reçois des rapports que c’est forcément la position du gouvernement », expliquait alors Jean-Marc Ayrault. Sur un ton aigre, le président Hollande en remettait une couche : « Ce n’est pas du tout la position du gouvernement. » Propos repris aussitôt par le caporal Valls : « Dans les rapports produits, qui n’engagent pas le gouvernement, il y a des choses inacceptables. »
Il faut dire que les rapports (en fait, au nombre de cinq) étaient d’un genre que l’on nomme « explosif ». Du retrait de l’interdiction du voile à l’école en passant par l’enseignement des langues africaines et autres « cultures d’origine » à l’égal du français, les propositions étaient tellement énormes qu’on a bien voulu croire nos politiques : tout cela était l’œuvre de fous – juré craché –, jamais ils n’auraient de pareilles idées !
Et puis voilà qu’on apprend (par i>Télé) que le gouvernement de M. Ayrault vient de recevoir sa nouvelle feuille de route pour « lutter contre les discriminations ». Elle comprend 44 propositions, parfaitement conformes à l’esprit des fameux rapports dont on nous avait pourtant juré qu’ils relevaient du fantasme. Soit tout ce qu’il faut pour liquider ce qui reste encore de l’identité culturelle française. Malika Sorel-Sutter en a fait l’analyse pour Le Figaro. Elle est terrifiante.
Il est difficile de caricaturer Malika Sorel-Sutter — ancien membre du collège du Haut Conseil à l’intégration et de sa mission Laïcité — en furie d’extrême droite confite dans l’eau du bénitier. Ce qu’elle dit est mesuré, réfléchi, pesé :« Contrairement aux dénégations qui avaient été formulées en décembre par le pouvoir politique, la publication des cinq rapports sur le site de Matignon correspondait bien à une intention politique de fond. » Si quelques mots ont été changés, « la philosophie est la même », à savoir « attribuer la responsabilité de l’échec de l’intégration aux Français qui entraveraient la réussite des immigrés et de leurs descendants ».
Les propositions sur le voile ou l’enseignement des langues étrangères ont simplement été reformulées et les nouvelles directives basées sur la« discrimination positive » ne vont pas non plus dans le sens de l’intégration des immigrés et de leurs enfants, mais bien dans celui d’une adaptation nécessaire et obligatoire de la population de souche à ces « nouveaux publics ». La feuille de route prévoit en effet des mesures de « testing »généralisées qui seront assorties de la mise en place d’un « Label Diversité »pour toutes les administrations publiques. Ainsi « de nombreuses mesures sont destinées à donner la préférence aux personnes d’origine extra-européenne. Ce qui se traduira mécaniquement par le fait que des Français de souche européenne seront mis de côté uniquement parce qu’ils ne sont pas de la bonne ascendance biologique. C’est du racisme anti-Français », dit Malika Sorel-Sutter, qui affirme : « Oui, le pouvoir bascule vers la préférence étrangère ! »
Sans confusion possible, il s’agit d’en finir avec le modèle républicain d’intégration et de faire table rase de l’identité française au profit d’un communautarisme d’intérêts.
« Nous ne sommes plus du tout dans une approche politique d’égalité des moyens, mais dans une politique d’égalité des droits. C’est la consécration de la déresponsabilisation totale des immigrés et de leurs descendants », dit Malika Sorel-Sutter. Le projet idéologique du gouvernement est « clairement affiché » : « Il s’agit de rééduquer les Français en leur inculquant ce que la bien-pensance identifie comme la pensée juste […] Nous sommes confrontés à une volonté de changer le peuple au travers du changement en profondeur de tout son référentiel culturel. »
On croyait les utopies criminelles, celles prônant l’avènement de l’Homme nouveau par le socialisme ou l’eugénisme et l’holocauste, mortes avec le XXe siècle. Erreur. Elles n’ont fait que s’offrir le visage du bien. Le gouvernement actuel de la France est l’un des plus dangereux qui soient : bouffi d’idéologie mortifère, explosant de bonne conscience, acharné à la destruction de siècles d’histoire pour nourrir un rêve auquel tous, autour de nous, ont renoncé.
« Notre modèle d’intégration garantissait la concorde civile. Son abandon engage officiellement la France sur la voie de la libanisation », conclut Malika Sorel-Sutter. Il est à craindre qu’elle ait raison.
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