lundi 10 février 2014
Le vote contre "l'immigration de masse" en Suisse, une "gifle"
Convoquées via le réseau social Facebook, deux manifestations spontanées ont eu lieu dimanche soir en Suisse pour protester contre le résultat du référendum contre l'immigration.
De 500 à 600 personnes ont manifesté à Berne, la capitale fédérale, pour dénoncer autour d'une banderole "leur Suisse-notre cauchemar"."Droit de séjour pour tous partout" et "Nous avons honte", ont-ils scandé. Indignation également à Lucerne, où environ 300 personnes sont descendues dans la rue.
La Tribune de Genève parle de "gifle pour le Conseil fédéral", le gouvernement, et s'inquiète pour l'économie de la ville, qui fonctionne avec une forte présence d'étrangers, aussi bien dans la banque (35% du personnel) que dans les institutions internationales.
24 heures, le quotidien vaudois publié à Lausanne, titre "Le jour où un pays prospère s'est inventé une crise majeure". "Vingt-et-un ans et deux mois après avoir refusé l'Espace économique européen (par référendum en 1992 avec un score quasi identique), le peuple suisse, à nouveau divisé comme jamais, vient de donner un coup d'arrêt à la libre circulation des personnes".
Même si les conditions générales ne sont plus les mêmes, le journal évoque "la décennie difficile" que la Suisse avait alors traversée avec "la stagnation économique, la hausse du chômage, la crise des finances publiques". "La partie s'annonce rude pour un pays très intégré économiquement mais très isolé politiquement", estime le journal.
"Il est certain que le oui au texte (du parti) UDC n'est pas favorable à l'économie suisse et, partant, au bien-être de la population", note la Neue Zürcher Zeitung, à Zurich, où le non l'a emporté.
Cet avis n'est pas partagé par la Basler Zeitung, de Bâle (le non y a triomphé) pour laquelle "toute la Suisse" a remporté une "victoire", à l'instar du Front national qui se réjouit de ce vote depuis la France. Le journal bâlois juge pourtant ce scrutin comme étant peut-être "la plus grande défaite jamais subie pour l'économie et les syndicats".
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