TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 10 février 2014

C’est loin l’Amérique !

C’est loin l’Amérique !


Voici une visite d'État au cours de laquelle Barack Obama et François Hollande vont s'attacher à montrer qu'ils forment un couple uni. Après tout, rien d'étonnant à cela entre un président démocrate à la fibre sociale et un président social à la fibre démocrate. C'est que, l'un et l'autre, ont amplifié, ces derniers temps, une évolution de leur politique. Dans son récent discours sur l'état de l'Union, Barack Obama a insisté sur la lutte contre les inégalités et proposé une revalorisation du salaire minimum. François Hollande, lui, a martelé son credo entrepreneurial en faveur de l'emploi.
Cependant, c'est peu dire que Barack Obama et François Hollande peinent à imposer leurs vues auprès de leurs troupes et de leurs compatriotes. À ceci près que le « désamour » des Américains envers Obama est moins important que celui des Français envers François Hollande. Il n'est donc pas étonnant que, dans l'entourage élyséen, on spécule bien davantage sur les bienfaits de ce voyage en rupture avec l'actualité récente, que du côté de la Maison Blanche.
À Paris, on insiste sur les fastes de la réception. Sauf qu'il ne faut pas s'y tromper. Washington s'acquitte là poliment d'une dette née du camouflet infligé à Paris après la reculade syrienne. C'est avec soulagement que les États-Unis, à l'interventionnisme devenu très sélectif, voient la France endosser un lourd fardeau en Afrique. Les flatteries sur l'activisme diplomatique et militaire français ne les empêchent pas d'être indifférents à l'inefficience européenne.
Plus réservés encore sont les Américains sur le virage économique de la France. Ils attendent les résultats de la conversion du « Président 2.0 » qui va plaider pour le génie français dans la Silicon Valley et dénoncer les tricheries fiscales des géants du numérique. Comme François Mitterrand qui, reçu par Ronald Reagan en 1984 après un autre tournant, avait célébré « l'esprit pionnier », François Hollande va glorifier nos « pigeons » expatriés et créateurs de start-up. « Yes, we can faster », a pastiché François Hollande au magazine Time. Mais, des paroles aux actes, c'est encore loin l'Amérique !

0 commentaires: