mercredi 12 février 2014
L’homo-socialistus
L’homo-socialistus
Ce que j’écris en ce moment est le fruit d’innombrables conversations de couloir, de cantine ou de café… Le socialiste aujourd’hui, militant, engagé, notable du PS, n’est en aucun cas un homme de gauche au sens traditionnel du terme. Il se dit de gauche, bien entendu, parce que cela fait bien, cela fait propre et net, mais il est tout le contraire d’un homme de gauche. Les classes populaires, la misère, la pauvreté, la maladie, le malheur, la souffrance d’autrui ne l’intéressent absolument pas, ne lui inspirant qu’une vague répulsion instinctive. Attaché à son confort matériel, à son aisance quotidienne, dans les beaux quartiers et les bonnes écoles, il n’y renoncerait pour rien au monde. Son idéologie procède d’une vague réminiscence de mai 68, teintée de maoïsme anti-bourgeois et d’utopie de la table rase sous réserve de ne pas toucher à ses intérêts. Lui-même archétype du bourgeois, il se rattrape en guerroyant contre ce qu’il croit être la société bourgeoise et ses valeurs, la famille, l’enfant, la religion. Il prône l’ouverture des frontières comme outil de renouvellement de la société. Il vit dans un monde virtuel, en lutte avec les démons réactionnaires, racistes et fascistes. Son but ultime: conserver les places conquises ces dernières années dans la sphère politique, la haute administration, l’entreprise, les médias… Pour cela, il est prêt à tout, au prix des ruines, au prix du sang (des autres). 2017 ne l’inquiète pas trop. Malgré l’impopularité du pouvoir, il est fermement convaincu que le président Hollande sera réélu à la faveur d’un duel de second tour avec Mme le Pen. Il mise tous ses espoirs en ce scénario et désormais, le dit ouvertement. Ce dernier doit rester à l’Elysée à n’importe quel prix, même sans programme, sans objectif, toujours plus rejeté, mais il doit rester et c’est tout ce qui compte. D’où le choix ostensible du fn comme adversaire privilégié, destiné à lui donner le leadership de l’opposition et l’omniprésence quotidienne de ce courant politique, du matin au soir, dans les médias inféodés. Son pire ennemi n’est d’ailleurs pas le fn mais Nicolas Sarkozy dont le seul nom inspire à l’homosocialistus des frissons d’horreur. "Il ne reviendra jamais!", assène-t-il d’un ton péremptoire. Non, je ne caricature rien je répète ce que j’entends chaque jour! Hélas, quand on voit la débacle prolongée de notre camp politique, son incapacité chronique, obtuse, à écouter l’appel au secours des Français, à définir une ligne lucide et réaliste, à renouveler les idées, les têtes et les équipes, quand on voit ces députés battus aux législatives, parfois à la suite de scandales, se raccrocher aux listes européennes, on se dit que le scénario du pire, celui de l’homo-socialistus, n’a rien d’invraisemblable.
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