mercredi 12 février 2014
A Bruxelles, la course à la présidence est ouverte
Ce n’est pas encore la guerre à la succession, mais c’est la course à la présidence européenne qui est ouverte. Pourquoi faire ? Sans programme ni projet, le prochain risque d'être le dernier.
Alors que le mandat de José Manuel Barroso à la tête de la Commission européennes expire en octobre 2014, la course à la succession est lancée, du moins en coulisse. A priori, la Commission européenne attire déjà 4 candidats non déclarés mais sérieux si on en croit les efforts qu’ils font pour se crédibiliser.
Le premier de ces candidats serait une candidate : Christine Lagarde, actuelle directrice générale du FMI. Elle ne ménage pas ses efforts pour être présente en Europe. Dans les capitales européennes comme à Bruxelles. Ses efforts se concentrent pour souligner les besoins urgentissimes de la CEE, à savoir de la croissance. Ceci dit , en bon avocat , elle a suffisamment d’habileté pour ne froisser aucun des partenaires de poids en optant pour une politique de redressement, en particulier sachant que c’est un sujet de mésentente.
Christine Lagarde, parce qu’elle ne fâche personne, qu’elle parle l’anglais et parce qu’elle est une femme non engagée sur le terrain électoral (elle n’a jamais été élue, ce qui pourrait être un avantage) Christine Lagarde serait soutenue par Paris, Londres, et Berlin.
Christine Lagarde a un inconvénient. Si elle se déclarait, elle devrait le faire le 5 mars prochain, ce qui l’obligerait à démissionner de son poste au FMI alors qu’elle y est normalement pour encore deux ans. Ça ferait désordre d’autant que ça ne serait pas la première fois qu’un DG du FMI ne termine pas son mandat. Le précèdent était spécial. Pas comparable.
Le deuxième candidat non déclaré serait Jean-Claude Junker, l’ex-Monsieur Euro. UnLuxembourgeois qui connait sans doute le mieux le fonctionnement de la Commission européenne, membre du PPE, le Parti populaire européen, fédération des partis conservateurs européens comme la CDU ou l’UMP. Il pourrait être politiquement le mieux placé après les prochaines élections européennes. Junker est le candidat de Madame Merkel, la chancelière allemande.
Le troisième candidat sera sans doute Martin Schulz responsable du parti socialiste allemand qui se réjouit d’avoir à ferrailler avec Monsieur Junker, mais ne se fait guère d’illusions. Il n’est pas le candidat du gouvernement allemand.
Le quatrième candidat pourrait être Michel Barnier, commissaire européen représentant de la France. Il a pour lui, son expertise, sa connaissance de la Commission, et un bilan plutôt positif. Il est quasiment et officiellement soutenu par Jean-François Copé le président français de l'UMP, ce qui n’est pas forcément un atout. Il l’a dit et répété à Mme Merkel.
Théoriquement, les candidats doivent se déclarer avant le 5 mars. Après quoi, les chefs d’État et de gouvernement désigneront un président qui devra être adoubé par l’Assemblée européenne.
Ce processus qui fait la part belle aux jeux politiciens ne va pas améliorer la perception des institutions européennes par les français.
Les opinions publiques auraient aimé que les chefs d’État et de gouvernement définissent un cahier des charges, des objectifs et des moyens. Bref, ce changement aurait pu être l’occasion d’une refonte de l’europe, d’une réforme et d’une meilleure organisation solidaire. Quelle Europe, à combien, et pourquoi faire ?
Personne n’a oublié que depuis la crise de 2008, le président de la Commission n’a été guère présent, ni utile. Mr Barroso n’a servi à rien dans les processus de sauvetage. Tout s’est joué ente la France, l’Allemagne, et la banque centrale. Manuel Barroso n’a pas été d’une aide débordante.
Faute d’un tel changement, l’Europe va continuer à se délabrer. Le prochain président sera donc nommé par la France et l’Allemagne. Ou plutôt par l’Allemagne avec l’accord de la France. Mais Il faudra beaucoup de talent à l’heureux élu pour réanimer l’Europe, puis la zone euro … Sinon, il risque fort d’être le dernier.
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