La Cour des Comptes exagère. Toute à son rôle de chevalier blanc, elle ne mesure pas les conséquences de ses oukases. Qu’elle ait raison n’induit pas qu’elle ne puisse avoir tort. Ainsi elle s’insurge contre les billets gracieux ou à prix très réduit dont bénéficient les cheminots et leur entourage à la SNCF. Evidemment les syndicats s’opposent à toute remise en cause. Non bien sûr par souci de préserver un privilège mais parce qu’il s’agit, selon l’un d’eux, d’un « marqueur fort de la culture cheminote ». L’argument, d’une grande modernité par le langage, est évidemment imparable. D’autant que le choix de la Cour pose une redoutable question. Car enfin, compte tenu de l’état des voitures, des retards et des grèves, qui prendra encore le train s’il n’y a plus de gratuité ?