samedi 19 octobre 2013
Le coup d’éclat permanent
Le coup d’éclat permanent
C’est sous les applaudissements que le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a quitté le site de l’usine Virtuose à Hirsingue, hier après-midi, à l’issue d’une visite qui a précisément duré cinquante-six minutes. Un courant d’air que cet homme qui a fait de la défense du « Made in France » sa marque de fabrique.
Par ses mots comme par son comportement, qui montrent une évidente volonté d’aller de l’avant, en même temps qu’une assurance confinant à la suffisance, Arnaud Montebourg a charmé son auditoire. Ceux de gauche étaient déjà convaincus, se pressant comme des groupies pour être mieux placés sur la photo. Et ceux de droite ont aussi apprécié l’enthousiasme qu’affiche le ministre du Redressement productif et qui leur rappelle les belles heures du sarkozysme triomphant. D’autant plus que le ministre n’a pas à forcer sa nature quand il a pris dans ses bras une Alsacienne en tenue traditionnelle pour lui claquer la bise.
Le problème est que, s’il a ravi tout le monde, rien n’est réglé dans le dossier Virtuose. C’est d’ailleurs en matière de service après-vente que le bât blesse avec l’enseigne Montebourg, qui promet mais peine ensuite à tenir ses engagements. Florange, Petroplus, PSA en sont quelques exemples notables sur lesquels, au final, il a toujours réussi à reporter sur d’autres la responsabilité de l’échec.
Concernant Virtuose, Arnaud Montebourg a montré les muscles, s’engageant totalement au côté du candidat à la reprise, Pierre Schmitt, et se faisant menaçant envers le liquidateur, invité à « changer de méthode », le procureur général près la Cour d’appel étant, lui, sommé d’aider le ministre « à faire changer le liquidateur de point de vue ». « Aux auxiliaires de justice d’écouter un peu plus le gouvernement » a encore lancé Arnaud Montebourg. L’homme est ainsi, alternant de grandes tirades publiques sur l’engagement de tout le gouvernement et des services de l’État derrière le projet de reprise, avant de reconnaître, à huis clos, que le soutien financier ne peut être que limité. Et que la Banque publique d’investissement ne peut intervenir car son rôle est de venir en appui du soutien des banques et pas en complément d’investisseurs privés ne disposant pas du soutien de ces mêmes banques. Virtuose est donc loin d’être une affaire réglée. La volonté est nécessaire, mais c’est sur le résultat que sera jugé Arnaud Montebourg. Comme tout le gouvernement.
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