Alors que Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, publie cette semaine son livre Combats, notre Marquise de Sévigné, Hervé Karleskind suspecte le locataire de Bercy, amoureux, de perdre le sens des réalités.
Monsieur,
Souffrez, Monsieur, qu'une insolente marquise s'étonne de vous voir ainsi parader, plastronner, cependant que les autres ministres du roi recommencent à s'entredéchirer à propos du bannissement d'une jeune fille promptement renvoyée par les sbires du comte Valls en son village du sultanat de la Sublime porte.
Soucieux de vous tenir à l'écart de cette polémique, vous voici donc, Monsieur, à faire le beau de présenter votre livre au titre pour le moins audacieux: Combats. Fichtre, Monsieur, camperiez-vous là un intrépide rétiaire jeté dans l'arène d'un cirque décimé par les défections et les trahisons, seul face aux crocs des fauves assoiffés de sang? Seriez-vous le nouveau héros d'une cour qui se cherche désespérément un coryphée? Postuleriez-vous pour obtenir une charge aussi prestigieuse? Etes-vous sûr que l'habit vous siérait tout à fait? Ne serait-il pas trop ample? Vous ne semblez guère en douter au point de tenter votre chance, en ces temps où l'on considère que le roi est désormais nu. Mais la réalité peine à vous satisfaire.
Ne gémissez pas pour autant. Si vos stratagèmes ne convainquent à dire vrai personne dans le champ de votre charge de ministre, au moins éprouvez-vous grande joie de vous voir choyé par l'amour au point de laisser révéler la présence à vos côtés d'une jeune femme qui semble faire votre bonheur. Vous avez donc, vous aussi, cédé à la mode qui commande que les ministres se laissent tisser de charmants madrigaux, composés, à n'en point douter, par des mages et des imagiers soucieux de pourvoir en rêves celles et ceux que la misère accable.
La belle et...le bête |
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