Des chiffres «erronés»
Manuel Valls, qui n'a pas jugé utile de prévenir Christiane Taubira de l'envoi de cette lettre, s'est dit «furieux» de cette fuite dans Le Monde. La garde des Sceaux a quant à elle fait par de sa «surprise» de ne pas avoir été informée, en dépit de leur échange téléphonique du 29 juillet et de leur rencontre deux jours plus tard au comité interministériel de la coopération internationale et du développement, avant un pot le soir à Matignon. «Je ne peux que m'étonner qu'un tel document ne m'ait pas été communiqué, d'autant qu'il comporte des propositions de réforme du droit de la peine, domaine qui ne ressort d'aucune façon aux compétences du ministre de l'intérieur», s'est-elle indignée, dénonçant des chiffres «erronés» du ministère de l'Intérieur et une présentation «tendancieuse».
Le gouvernement n'en finit pas de tergiverser sur ce projet sensible. En mars, Christiane Taubira prédisait une présentation du texte en Conseil des ministres en juin. À défaut de voir ces prédictions se réaliser, le ministère de la Justice évoquait fin juin cette présentation pour le mois de juillet, puis de septembre. Ce nouvel épisode dans la mésentente entre Valls et Taubira devrait à nouveau en modifier le calendrier. Ce projet verra-t-il le jour avant les municipales? Rien n'est moins sûr, tant le sujet pourrait embarrasser la majorité, déjà fragilisée et qui redoute que la droite et le Front national n'alimentent un procès en laxisme avant le scrutin de mars.
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