TOUT EST DIT

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mercredi 14 août 2013

Amalgames ordinaires

Amalgames ordinaires


C'est le racisme ordinaire qui augmente en France, plus que l'islamophobie. D'ailleurs, si vous demandez à un quidam ce qu'est l'islam, une fois sur deux, il vous répond « c'est la religion des Arabes ». Nous sommes un pays autocentré qui n'aime pas les étrangers et il y a fort à parier que, si les immigrés étaient en majorité bouddhistes, ce sont eux qui porteraient tous les péchés de notre société. À moins que leurs crânes rasés ne leur vaillent quelques indulgences. Par un de ces amalgames dont le débat national a le secret, nous avons mélangé les notions, assimilées islam et extrémisme, banlieue et intégrisme, intégration et confession, religion et fondamentalisme. Et tout cela regroupé sous la bannière commode et erronée de l'islamophobie.
La lepénisation des esprits a causé de gros dégâts dans une France qui finit par avoir peur d'elle-même et où la dédiabolisation du Front national est regardée, voir analysée, comme une étape normale sur le chemin des 30 % de votants pour ce parti raciste et xénophobe. Un parti dont les groupuscules de sa mouvance peignent des croix gammées sur les murs de leurs exactions accablantes.
Depuis longtemps l'exemple vient d'en haut. Defferre et les immigrés qui apportent la délinquance, le bruit et les odeurs de Chirac, l'hypocrite débat sur l'identité nationale, la droitisation de la campagne de Sarkozy par le tea-partyste Buisson, Valls et ses annonces à double tranchant. Aux « étrangers fainéants qui nous prennent nos emplois, nos allocs, nos remboursements de la Sécu », nous avons ajouté les pauvres, les sans emploi, les clochards, les Roms et tous les irrécupérables qui sont le cancer de la société. Comment s'étonner dès lors qu'un militaire désaxé et inspiré par le fou norvégien projette de s'attaquer à la mosquée de l'URSSAF parce que voisine de la caisse de Vénissieux ?
Avec la contribution malsaine des enfants d'immigrés qui sifflent « la Marseillaise » et le drapeau tricolore, nous sommes en train, de mots malheureux en attitudes ambigües, de réveiller la bête hostile à la démocratie. Le combat se gagnera dans le champ politique et social, pas dans les rassemblements de bonne conscience qui ne font qu'attiser les haines.

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