TOUT EST DIT

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vendredi 5 avril 2013

Offshore Leaks : six questions pour comprendre

Il y a eu le Wikileaks, désormais place à l'Offshore Leaks. Cette gigantesque affaire révélée le 4 avril par 36 médias du monde entier met au jour une liste de personnalités qui auraient placé de l'argent dans des paradis fiscaux. Explications.

Qu'est-ce qu'un compte offshore ?
Un compte offshore, c'est un compte ouvert à l'étranger par une personne qui vit et paye ses impôts dans un autre pays. A priori, cette activité n'est pas illégale d'emblée puisque depuis 1990, tout citoyen d'un pays de l'Union Européenne peut ouvrir un compte courant dans un autre pays que le sien. Là, où ça se complique, c'est quand ces comptes sont ouverts dans des paradis fiscaux tels que les îles Vierges britanniques, les îles Caïmans, Samoa ou encore Singapour. Ils servent alors souvent à échapper aux impôts.
L'Offshore Leaks, qu'est-ce que c'est ?
On a baptisé Offshore Leaks la révélation par des médias du monde entier le 4 avril d'une liste de personnalités et d'entreprises qui auraient placé de l'argent dans des paradis fiscaux via des comptes et des sociétés offshore. Cela concernerait près de 130 000 personnes dans 140 pays,affirme le quotidien suisse Le Matin. Et plus de 12 000 intermédiaires auraient aidé à créer ces entités offshore.
D'où viennent ces informations ?
Tout a commencé il y a plus d'un an en Australie. Un paquet aurait été envoyé anonymement par la poste au journaliste Gerard Ryle  avec à l'intérieur, un disque dur qui contenait 2,5 millions de documents ! L'équivalent de 260 giga bytes de données, soit 162 fois plus que les données récoltées via le Wikileaks, souligne Le Monde. Dans ces données, on retrouve pêle-mêle, des contrats et des fax numérisés, des copies de passeports, des e-mails, de la correspondance bancaire et de nombreux autres documents issus de deux sociétés spécialisées dans les domiciliations offshore : la Commonwealth Trust Limited, à Tortola, dans les Îles Vierges britanniques et Portcullis Trustnet basée à Singapour. Celles-ci auraient été transmises par des anciens salariés et concerneraient 122 000 sociétés offshore.
Comment se retrouvent-elles dans les médias ?
L'ensemble de ces données sont transmises à l'ICIJ puisque Gérard Gyle en prend la tête à l'automne 2011. L'ICIJ, c'est un consortium international de journalistes d'investigationfondé en 1997 à l'initiative du Center for public integrity basé à Washington. Pendant quinze mois, l'ICIJ mène des investigations avant d'y associer 36 médias de toute la planète. Le Monde en France, mais aussi le Washington Post (Etats-Unis), la BBC et leGuardian (Royaume-Uni) ou encore Matin Dimanche (Suisse). 80 journalistes en tout s'emploient à exploiter cette masse de données pour en extraire la substantifique moelle. Ils se baptisent "l'ICIJ Offshore Project".
En France, qui est visé ?
Le Monde affirme détenir la liste de 130 personnalités concernées par ces révélations. Jeudi, on apprenait que le trésorier de la campagne de François Hollande Jean-Jacques Augier avait investi dans deux sociétés basées dans les îles Caïmans. D'autres noms sont cités comme celui de la famille Grossman, propriétaire de Célio et ceux de deux banques françaises, la BNP Paribas et le Crédit Agricole, qui auraient aidé leurs clients à créer des sociétés offshore. La liste complète devrait être dévoilée le 6 avril.
Y-a-t-il un lien avec l'affaire Cahuzac ?
Les deux affaires n'ont strictement aucun lien. La date de révélation conjointe de l'Offshore Leaks a été décidée  par 36 médias du monde entier il y a plus d'un mois, bien avant qu'on n'apprenne en France la détention d'un compte en Suisse par l'ancien ministre du Budget. Et alors que Jérôme Cahuzac est accusé d'évasion fiscale, leGuardian prend soin de rappeler que "rien ne suggère que les personnes mentionnées sur ces listes [de l'Offshore Leaks, ndlr] aient enfreint la loi".

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