TOUT EST DIT

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vendredi 5 avril 2013

« L’imperméable »

« L’imperméable »


Accueilli mercredi sous la pluie, à l'occasion de son voyage au Maroc, François Hollande avait cru bon de plaisanter. « Gouverner, c'est pleuvoir », s'était-il amusé devant la communauté française de Casablanca. Et pourtant, pour le chef de l'État, le climat ne devrait plus être vraiment aux « petites blagues ». Hier, on apprenait que son trésorier de campagne avait effectué des investissements offshore. Fâcheux mais qu'importe ! Hier soir à Rabat, le chef de l'État est resté imperméable au déluge de mauvaises nouvelles qui s'abattent sur lui. Il a dit ne rien connaître des activités privées de son fortuné « ami de trente ans » et écarté toute idée d'un remaniement ministériel.
À la longue, cette impavidité présidentielle va poser problème. Faut-il y voir une inébranlable force de caractère ou une absence de prise de conscience de la gravité de la situation ? Réduire l'affaire Cahuzac à une « défaillance personnelle », version reprise à gauche, s'avère un peu sommaire. Nier la nécessité d'une initiative politique en espérant passer entre les gouttes témoigne d'un bel optimisme.
C'est d'ailleurs, au-delà de la pression de la droite, vouloir ignorer les doutes qui gangrènent le gouvernement et la majorité. Cécile Duflot, ministre du Logement, n'a-t-elle pas marqué les limites de son « écosolidarité » en réclamant « une réponse politique forte » ? Manuel Valls n'a-t-il pas pointé en creux la faiblesse du Premier ministre en affirmant qu'à sa place, il aurait viré Montebourg ?
L'efficacité gouvernementale ne saurait s'accommoder d'une équipe ministérielle brinquebalante. Le subtil mariage des contraires, voulu par François Hollande, a conduit à la bataille des ego et sapé l'autorité du serviable Ayrault. Une vision claire, servie par la cohésion d'un gouvernement de combat resserré s'imposerait. Hollande, « l'imperméable », ne peut plus se permettre de plaisanter sous la pluie. Car, de l'imper à… l'impair, il n'y a qu'un pas.

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