samedi 23 mars 2013
Le paravent fiscal
Le paravent fiscal
Tant que perdurent des batailles de polochons sur la hauteur de son taux, on sait ce que la taxe sur les très grands revenus confisque : le débat sur une vraie réforme fiscale. Faut-il s’en étonner ?
L’idée des 75 % procède d’une intention électorale. Durant la présidentielle, le candidat Hollande a voulu frapper les esprits par un geste effrontément de gauche et assez médiatique pour contenir un trop envahissant Mélenchon. D’étendard électoral, le super-taux est devenu symbole politique. À la fois trop encombrant pour être caché sous le tapis constitutionnel. Et suffisamment voyant pour détourner les regards de l’essentiel.
Passé l’effet d’annonce, et au-delà des querelles fatigantes sur le seuil jugé confiscatoire, ce projet de taxation des stars du ballon et des Obelix du cinéma, notamment, apparaît bien mince au plan fiscal. Il est même anecdotique par les assujettis et le produit escomptés.
Pendant ce temps se lève l’énorme tempête des comptes sociaux. Et le pays rame de manière désordonnée et inégale dans un océan de prélèvements obligatoires dont plus personne ne maîtrise ni les frontières économiques, ni la profondeur institutionnelle. Ce n’est pas à ce pouvoir que l’on peut reprocher un demi-siècle de manque de courage pour défaire un système surréaliste. Mais feindre que de la super-taxe viendrait la preuve d’un engagement gouvernemental est léger.
Un chantier comme la modulation des allocations familiales selon les revenus est autrement emblématique d’une révision de la fiscalité sur le fond. On verra ce qu’il adviendra d’une piste aussi radicale et risquée. À moins que ne se dresse, d’ici là, un autre de ces paravents peu coûteux à la collectivité et tellement efficaces pour cacher que le ménage n’a pas été engagé, comme la feuille de paie des grands dirigeants par exemple.
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