TOUT EST DIT

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samedi 23 mars 2013

Aveu de faiblesse

Aveu de faiblesse


Après la mise en examen de Nicolas Sarkozy, l’UMP tombe dans un piège qu’elle se tend elle-même. S’en prendre individuellement au travail du juge d’instruction Jean-Michel Gentil – jusqu’à dire, comme Henri Guaino, ancien conseiller spécial de l’ex-président, que ce magistrat « déshonore » la justice – ou laisser entendre que la justice est aux ordres du pouvoir actuel ne sert à rien. Sinon, à provoquer des réactions… favorables au juge et aux juges, dont l’indépendance est à préserver au nom de la démocratie.
Rien ne prouve, pour l’instant, que Nicolas Sarkozy ait commis contre Mme Bettencourt, un « abus de faiblesse ». Mais un aveu de… faiblesse, en revanche, est manifeste : celui de la droite. On peut comprendre son désarroi, puisque sa personnalité la plus emblématique est frappée en pleine tentative de redécollage. Mais de là à utiliser de telles ficelles pour organiser la riposte…
Jeter le discrédit sur une personne qui se met en travers de votre chemin – celui du retour, que l’ancien locataire de l’Élysée venait d’entreprendre – est un réflexe classique, humain, bêtement humain.
En politique, quand la maîtrise des événements vous échappe, existe un autre réflexe conditionné, celui d’imaginer une machination. Ici, une opération destinée à faire oublier la mise en examen, quelques heures auparavant, du ministre du Budget, Jérôme Cahuzac. C’est mal connaître le rythme de la justice, d’une lenteur souvent considérée comme excessive. Encore plus, lorsqu’il s’agit du chef de l’État, dont le statut permet de suspendre le cours d’éventuelles poursuites pénales pendant qu’il est en fonction. Immunité forte, mais provisoire, Jacques Chirac en a fait la cruelle expérience, en étant mis en examen – puis, pour ce qui le concerne, condamné en 2011, à deux ans de prison avec sursis – après avoir quitté la fonction suprême en 2007. Nicolas Sarkozy a été rattrapé par le même calendrier, indépendant du calendrier politique et médiatique. C’est tout.
L’heure des comptes – qui se solderont peut-être par une mise hors de cause – est venue. Aucun leurre, attaque personnelle ou thèse d’un improbable complot n’y pourront rien.

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