TOUT EST DIT

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samedi 23 mars 2013

"On nous avait promis une République irréprochable"

"On nous avait promis une République irréprochable" 


Le problème Cahuzac d'abord. Il est simple. Première hypothèse : l'enquête apporte la preuve que le ministre a fraudé le fisc et qu'il a eu un compte en Suisse. En soi, c'est déjà très mal. À plus forte raison lorsqu'on est un homme public. Et quand le mensonge s'ajoute au crime, celui-ci devient honteux. Rappelons que Cahuzac a juré devant l'Assemblée et devant le président de la République qu'il était innocent du crime qu'on lui impute. Seconde hypothèse : il sort blanchi de l'enquête, il est de fait innocent, et donc victime. Il est à plaindre. Le scandale change d'auteur et de nature, il est alors dans l'opération menée par un journal pour abattre un homme politique. C'est une autre forme de crime, tout aussi déshonorante. Dans les deux cas, il y a forfait. L'un ou l'autre engendre des dégâts considérables. Le premier rejaillit sur la classe politique, le second sur la presse. Gardons-nous pour l'instant de tout jugement, la justice désignera le coupable.
Le problème Hollande est plus compliqué. On n'a rien à reprocher précisément au président de la République s'agissant de cette affaire particulière. Il n'avait rien d'autre à faire depuis qu'elle a éclaté que ce qu'il a fait. Et si Cahuzac devait être confondu, Hollande aura été abusé au même titre que nous tous. Abusé, et d'une certaine façon victime. Et l'on serait tenté de compatir à son embarras.

"Prétention à la vertu"

On ne le fera pas, parce que Hollande avait promis une République irréprochable. Parce qu'il ne cesse de nous faire la leçon. Parce que dans des circonstances semblables qui ont frappé la droite, sa famille et lui-même ont pris des libertés avec le respect de la présomption d'innocence tout en protestant de leur rectitude, éveillant et entretenant le soupçon, s'ingéniant à semer le doute sur telle ou telle victime d'une campagne d'insinuations avant même que la justice soit saisie. Au nom de quoi ? Au nom d'une prétention à la vertu, au nom d'une supériorité morale que leur conférerait leur appartenance à la gauche et qui leur assurerait un privilège d'immunité. Il y a chez tout socialiste français une femme de César qui sommeille.
Cette arrogance est devenue la seconde nature de la gauche. Contre toute attente, François Hollande l'a portée très haut depuis qu'il est au pouvoir, la dissimulant volontiers sous un masque benoît, mais pas au point qu'elle cache la haine qu'il voue à Sarkozy et qui semble être le ressort principal de sa conduite politique.
Quel rapport avec l'affaire Cahuzac ? Il est évident. Au centre de ce drame, il y a toute l'ambiguïté socialiste. Les socialistes découvrent qu'on peut être socialiste sans être un ange de pureté. Ils découvrent en même temps que gouverner à gauche n'est pas chose facile et qu'à droite il y avait du bon, que promettre n'est pas donner, qu'il ne suffit pas de haïr les riches pour en finir avec la pauvreté, etc. Parmi les épreuves qu'ils subissent depuis qu'ils sont au pouvoir, approche pour eux une épreuve de vérité. Le ciel s'effondre sur leurs certitudes. Ces avertissements vont-ils enfin amener Hollande à l'humilité et à la conscience des réalités ?

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