TOUT EST DIT

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samedi 23 mars 2013

Recréer la confiance

Recréer la confiance


« Je sais où je vais et je sais comment faire pour y parvenir ! » Cette déclaration forte du Premier ministre, à l'Assemblée nationale, a suscité de vives protestations dans l'opposition. Pourquoi ? Parce que l'opinion publique a le sentiment de ne pas savoir où l'on va. La crise est là et l'horizon semble bouché. Il est inutile de récapituler, outre le chômage, tout ce qui inquiète, tout ce qui semble insurmontable, tout ce qui doit être réformé et qui est cependant combattu par les uns ou par les autres.


À cela s'ajoute une certaine déception de ceux qui avaient voté pour le « changement maintenant ». Si l'on a changé de majorité, les difficultés qu'ils espéraient voir écarter sont les mêmes et toujours là. Quant à ceux qui n'ont pas voté pour la majorité actuelle et qui s'efforcent de constituer une opposition pugnace, ils savent bien, au fond d'eux-mêmes, que la crise mènerait autant le bal s'ils étaient au pouvoir.

C'est donc à une grande clarification qu'aspire l'opinion publique. Le Premier ministre a fait un premier pas dans ce sens au Parlement. Il a bien raison de vouloir rassurer. Il affirme connaître son cap et le tenir, mais l'opinion publique ne se satisfera pas d'affirmations et de bonne volonté. Elle est troublée par la bizarrerie de la méthode gouvernementale. Les annonces de mesures nouvelles se succèdent souvent sans suite, comme s'il s'agissait de ballons d'essais destinés à évaluer la force des éventuelles réactions.
La fiscalité évolutive et ce qu'elle présage ne suggère rien de bon aux contribuables. Ceux-ci désormais se méfient et cherchent à éviter de se trouver, demain, en porte-à-faux. On économise comme on peut. Du coup, on prend plus de précautions que de risques, alors que seul le dynamisme et l'audace pourraient propulser le pays vers l'avant. Dans le domaine du dialogue social, l'accord intervenu entre syndicats et patronat, et soutenu par le gouvernement, apparaît prometteur à beaucoup. Mais il est battu en brèche par deux grandes organisations syndicales. Que donnera-t-il finalement ?
Se méfier des eaux qui dorment
L'école, le cumul des mandats suscitent l'interrogation. De plus, de grands changements sociétaux lancés à la va-vite, comme le mariage dit pour tous ou les lois bioéthiques, dont on ne discute pratiquement pas, viennent remuer la société dans ses profondeurs et provoquent de nouveaux clivages transversaux à l'intérieur des partis, des Églises, des institutions...
Le départ brusqué d'un ministre essentiel du gouvernement, la mise en examen spectaculaire de l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, les perquisitions conduites ici ou là à travers le pays, et visant des personnalités politiques, nourrissent les inquiétudes. Tout cela détériore l'image du monde politique, incite au doute, aux accusations sans nuance, au rejet des autorités de quelque bord qu'elles soient. Du coup, les incertitudes de la crise se trouvent amplifiées. Or, la peur est mauvaise conseillère. Il ne faudrait pas que le désarroi que l'on ressent de plus en plus se transforme un jour en panique ou en colère.
Il est donc urgent de recréer la confiance sinon les vieux démons auront de beaux jours devant eux pour présenter leurs solutions simplistes et séduisantes qui ne règlent rien, mais donnent l'illusion que, demain, sans effort, ce sera mieux. La France est calme comparée à ses voisins : l'Espagne, l'Italie, ou bien le Portugal et la Grèce. Mais il faut toujours savoir se méfier des eaux qui dorment.

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