samedi 23 mars 2013
Bouillonnements
Bouillonnements
L’homme politique est un Indien de bande dessinée. Quand il ne sait plus quoi dire, il fait des nuages de fumée: on croit qu’il envoie de subtils messages à décrypter alors qu’il cherche à occuper l’espace et à faire diversion. Le tintamarre qui accompagne les ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy illustre bien ce maquillage du vide.
Nul ne sait comment cette affaire va finir, et pourtant, les déclarations péremptoires arrivent en rafales: les sarkozystes dénoncent une vengeance scénarisée par la justice, la gauche applaudit l’exigence du juge… Rien que du classique derrière lequel se lit l’inquiétude des uns et la gourmandise des autres.
L’affaire est dramatisée à souhait depuis que l’ancien président, après un an de silence, laissait entendre qu’il était prêt à faire don de sa personne à la République pour peu qu’elle le lui demande gentiment! Et voilà que ce scénario de reconquête est brouillé par un concert de casseroles judiciaires…
Mais le plus important est ailleurs.
Comment faire confiance à la validation d’un compte de campagne électorale si cette question, même posée de façon indirecte, peut revenir en force des années plus tard?
Comment admettre qu’un ministre suspecté doive démissionner séance tenante, avant même une éventuelle mise en examen, alors que le chef de l’État, protégé par son impunité statutaire, peut tranquillement finir son quinquennat, quitte à ce qu’il soit ensuite mis en examen?
Malgré la fameuse présomption d’innocence, il y a là de quoi faire bouillonner la marmite des doutes et procès (justes ou injustes) qui accréditent l’idée que la politique est une tambouille.
Ce soupçon général est une menace pour la démocratie et une plaie pour tous les hommes et femmes qui, vaille que vaille, tentent de faire sincèrement leur dur métier d’élu(e)s du peuple.
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