TOUT EST DIT

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lundi 25 mars 2013

L'affaire Bettencourt, le retour de Sarkozy ne fait plus de doute !

La mise en examen "fragile" de l'ancien président va le galvaniser. Pour Hervé Gattegno, son retour ressemble de moins en moins à une hypothèse.

Les suites de la mise en examen de Nicolas Sarkozydans l'affaire Bettencourt. Beaucoup de commentateurs considèrent que cette procédure hypothèque son retour en politique. Vous, pas du tout. Votre parti pris : avec l'affaire Bettencourt, le retour de Sarkozy ne fait plus aucun doute ! Vous en êtes sûr ?
Hervé Gattegno : Cette mise en examen soulève des questions, mais ce qui est clair, c'est qu'elle n'aura pas pour conséquence la mise hors jeu de Nicolas Sarkozy. D'abord, il va se défendre - et publiquement : il a hésité à contre-attaquer à la télévision, mais il va le faire (avec son avocat) sur le terrain du droit, en critiquant l'instruction, en demandant l'annulation des poursuites. Ensuite, on a vu ce week-end que toute l'UMP a pris sa défense - dans ce parti, c'est le seul sujet qui fasse l'unanimité ! C'est une confirmation de son statut de chef naturel de la droite. Enfin, il y a l'orgueil : même si Nicolas Sarkozy voulait renoncer à la politique, il n'accepterait pas que les Français puissent penser qu'il s'efface à cause du soupçon judiciaire. Donc, il y a peut-être une hypothèque sur son retour, mais son retour n'est plus une hypothèse.
Est-ce que la virulence des attaques portées par ses partisans contre le juge ne peut pas se retourner contre Nicolas Sarkozy ? Est-ce que la droite n'en fait pas un peu trop ?
Bien sûr. Henri Guaino, surtout, a eu tort de parler de "déshonneur" de ce juge - ce n'était pas à son honneur... de député. Cela dit, c'est un grand classique : le camp au pouvoir loue l'indépendance des juges, l'opposition crie à l'instrumentalisation. C'est valable pour la droite et la gauche, alternativement. Ça montre que ni les uns ni les autres ne croient vraiment en la justice. Mais ça ne veut pas dire que toute critique contre les juges soit infondée. En l'occurrence, on peut rappeler que le même juge a commencé à enquêter sur Nicolas Sarkozy dès 2011 (en saisissant ses comptes de campagne de 2007), alors que la Constitution l'interdit. C'est au moins le signe d'une certaine focalisation...
L'avocat de Nicolas Sarkozy parle d'une mise en examen "injuste". Vous êtes d'accord ?
C'est à la cour d'appel de le dire. Elle paraît en tout cas fragile. Nicolas Sarkozy avait été entendu par le juge sous le statut de "témoin assisté". Pour passer à la mise en examen, la loi exige un "élément nouveau". De ce que l'on comprend, le juge se fonde sur des recoupements alambiqués des emplois du temps du personnel de Mme Bettencourt, d'où il conclut que Nicolas Sarkozy lui aurait rendu visite en 2007, non pas une fois, mais deux. Ça ne ressemble pas vraiment à un élément nouveau. Surtout, ça ne prouve pas qu'il ait reçu de l'argent ni que Mme Bettencourt lui en ait donné sans le vouloir - donc qu'il y ait eu un délit.
Nicolas Sarkozy risque d'en avoir pour plusieurs années à se défendre. Est-ce que ce n'est pas le temps qui risque de jouer le plus contre son retour ?
En général, c'est l'inconvénient majeur, parce que la justice est lente. La chance de Nicolas Sarkozy, si on peut dire, c'est qu'il n'a pas d'urgence. S'il réussit à faire annuler sa mise en examen, il aura un triomphe rapide. Dans le cas contraire, rien ne dit qu'il puisse être renvoyé devant un tribunal sur des éléments aussi ténus. Même s'il doit passer en jugement, on peut imaginer que le procès - voire l'appel - se tienne avant la fin 2016. À ce moment-là, c'est seulement une condamnation qui l'écarterait de la course. D'ici là, tous les chefs de la droite (Copé et Fillon en tête) sont condamnés... à le soutenir.

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